« La montée des inégalités fait peser une menace croissante sur la cohésion du pays. » Dans la première édition de son rapport , publiée en 2015, l’Observatoire des inégalités mettait en avant la « très nette corrélation » entre cette tendance, lourde de conséquences pour les valeurs de la République comme pour la performance économique, et les orientations de politiques publiques.

Dévoilée ce mardi, la deuxième édition du rapport de l’association indépendante souligne toujours l’écart entre « les paroles et les actes » qui nourrit le sentiment d’injustice. Le tableau brossé « ne pousse pas à l’optimisme », selon ses auteurs qui constatent, statistiques à l’appui, que les plus pauvres continuent de s’apauvrir, que les classes moyennes continuent de stagner ou que l’école – sans être la championne du monde des inégalités – continuent de pêcher entre ses objectifs véhiculés et les « privilèges » dont jouissent les plus diplômés.

Et pourtant, s’il n’a rien de « providence », le modèle social français « n’est pas à l’agonie. Notre pays demeure l’un de ceux où il fait le meilleur vivre », souligne le rapport.

Chômage : les non-qualifiés en première ligne

La crise ? « Omniprésente » dans le discours, où l’on « joue » à faire comme si les dégâts du ralentissement économique étaient répartis dans l’ensemble de la société, alors qu’elle frappe essentiellement les milieux populaires. La preuve, selon le rapport : 70 % des chômeurs supplémentaires enregistrés entre 2008 et 2016 sont des employés ou des ouvriers. Parmi ces derniers, les non qualifiés souffrent d’un taux de chômage (au sens du BIT) de 20 % (contre 9,4 % en 1982), quatre fois plus que les cadres supérieurs.

Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr