Avec plus d’un demi-milliard de membres recensés dans 200 pays, LinkedIn a franchi, fin avril, une étape « importante et exaltante » après quatorze ans d’existence. La presse américaine, jamais en mal d’analogies farfelues, a rapproché cette performance de masses hétéroclites ayant au moins le mérite de marquer les esprits : le réseau californien compte désormais plus d’utilisateurs que l’Europe n’abrite d’internautes, que les États-Unis ne recensent d’habitants ou que Twitter ne revendique d’abonnés… Voilà qui réjouit le nouveau propriétaire, Microsoft, et son patron, Satya Nadella, tout heureux de pouvoir partager la bonne nouvelle avec les actionnaires lors de la présentation des résultats, le 27 avril. Au troisième trimestre de l’année fiscale en cours – première période à refléter un rachat autorisé par Bruxelles en décembre seulement – la pièce rapportée contribue pour 975 millions aux 22 milliards de dollars de chiffre d’affaires du groupe. Malgré ses pertes, LinkedIn est, insiste le CEO de Microsoft, engagé dans « une dynamique forte ». Qui justifie, malgré certains doutes initiaux, sa surprenante acquisition…
L’annonce, le 11 juin 2016, de la transaction menée par Microsoft avait fait l’effet d’une bombe dans une Silicon Valley qui pariait sur un tout autre marié : le pionnier du cloud computing, Salesforce. La corbeille consentie par le géant de Redmond avait aussi déconcerté : 26 milliards de dollars, soit une prime de 50% par rapport au cours d’une action chahutée après avoir été adorée au moment de l’introduction au Nyse, en 2011… Avec ce montant astronomique, LinkedIn représente de loin la plus grosse acquisition de Microsoft, devant Skype en 2011 (8,5 milliards de dollars) et les activités mobiles de Nokia en 2013 (7,2 milliards). Il ne s’agit pas pour autant de la première incursion dans les réseaux sociaux d’un groupe de moins en moins branché informatique et de plus en plus axé sur les services aux professionnels. Quatre ans plus tôt, Microsoft s’était déjà payé Yammer, un réseau interne populaire au sein des grosses entreprises…

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