Voilà une première victime concrète de Theresa May. La société britannique Worldpay était au sommet de sa puissance à la fin 2015, lorsqu’elle s’est introduite en Bourse. Une opération à plus de 3 milliards d’euros qui lui a ouvert l’appétit. Dans son viseur notamment l’acquisition d’un concurrent aux Etats-Unis. L’annonce du Brexit lui a coupé les ailes en plein envol. La chute de la livre sterling qui s’est ensuivie a transformé d’un seul coup le prédateur conquérant en proie appétissante.

Aujourd’hui, le leader britannique du paiement électronique est en passe d’être avalé par l’un des deux géants américains du secteur, Vantiv ou JPMorgan. L’un est un des principaux gestionnaires de systèmes de paiement par carte aux Etats-Unis et l’autre est tout simplement la plus grande banque américaine.

L’annonce officielle de l’intérêt des deux champions américains devrait déclencher les hostilités dans un secteur déjà chauffé à blanc. Les premières à s’inquiéter pourraient bien être les autorités britanniques elles-mêmes qui avaient assisté, impuissantes, au rachat en 2016 de leur plus belle société d’électronique, ARM, par le japonais SoftBank pour plus de 30 milliards de dollars (26,4 milliards d’euros).

Potentiel considérable
Mais c’est surtout le petit monde du paiement dématérialisé qui va être secoué par la tempête. Notamment en France car le paiement est l’un des rares secteurs du numérique, si ce n’est le seul, où notre pays dispose d’acteurs de rang mondial. La Bourse ne s’y est pas trompée, propulsant les cours de Worldline, Ingenico et Gemalto. Seront-ils proie ou prédateur ?

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