L’IRENA, l’Institut International pour les Energies Renouvelables, confirme ce basculement et estime que, d’ici 2025, les coûts moyens de l’électricité pourraient diminuer de 59 % pour l’énergie solaire photovoltaïque, de 35 % pour l’éolien marin, et de 26 % pour l’éolien terrestre, par rapport à 2015. Le prix de l’électricité issue de l’énergie solaire concentrée pourrait, quant à lui, également diminuer jusqu’à 43 %, selon la technologie utilisée. Résultat de cette évolution technologique et financière : le coût moyen de l’électricité issue du solaire photovoltaïque et de l’éolien terrestre devrait tomber à moins de 6 cents (dollar américain) par kilowatt-heure en 2025, un niveau plus compétitif que celui des énergies fossiles.
 
L’une des conséquences positives de cette transition énergétique est que les émissions de Co2 liées au système électrique mondial devraient plafonner en 2025, avant de commencer à décroître régulièrement. Une baisse qui participera à une baisse du réchauffement climatique. Mais cet effort indéniable restera malheureusement insuffisant car, selon la plupart des experts, il faudrait installer 3.900 gigawatts supplémentaires d’énergies renouvelables d’ici 2040 pour avoir de bonnes chances de contenir le réchauffement climatique à moins de deux degrés d’ici 2100.
 
Cette progression toujours plus forte des énergies renouvelables ne suffira pas à permettre une baisse suffisamment forte et rapide des émissions humaines de CO2 si, dans le même temps, de nouveaux et puissants moyens de stockage de l’énergie ne sont pas mis en œuvre pour palier à la nature intermittente de ces énergies propres. Parmi ceux-ci, il faut bien sûr évoquer la production propre d’hydrogène, qui peut ensuite être reconvertie en électricité pour limiter les trop fortes tensions entre l’offre et la demande d’énergie. Mais de nombreuses études prévoient également un fort développement des batteries lithium-ion spécifiquement dédiées au stockage énergétique de l’électricité d’origine solaire ou éolienne. Toujours selon le dernier rapport de Bloomberg New Energy Finance, cette technologie pourrait assurer jusqu’à 57 % du stockage d’électricité dans le monde d’ici 2040.
 
Mais, ce que l’on sait moins, c’est que les batteries des véhicules électriques vont très probablement jouer un rôle décisif pour assurer l’équilibre des réseaux de distribution d’énergie. La recharge intelligente des véhicules électriques grâce à l’électricité excédentaire produite par les énergies vertes peut en effet permettre, à terme, de contribuer de manière puissante à la régulation en temps réel des fluctuations de la production et de la consommation électrique globale. Et cela d’autant plus que l’essor du véhicule électrique devrait entraîner une baisse des coûts des batteries lithium-ion de 73% d’ici 2030.
 
Parmi les facteurs-clés qui vont transformer les véhicules électriques en autant d’unités de stockage et de lissage de l’énergie on trouve notamment la durée de vie, bien plus longue que prévue, des nouvelles générations de batteries lithium-ion. Des tests, réalisés entre Los Angeles et Las Vegas pendant deux ans par l’entreprise Tesloop, qui utilise exclusivement des voitures électriques Tesla très performantes, ont en effet permis d’effectuer 450.000 kilomètres, soit environ 730 kilomètres par jour en moyenne (l’aller-retour LA/LV fait 860 kilomètres). Résultat : après 320 000 km parcourus, il restait encore à la batterie de ce véhicule Tesloop 94% de sa capacité de stockage initiale, alors que les études théoriques avaient prévu que cette perte de 6% de la capacité de charge serait atteinte dès 200.000 kilomètres… 
 
Ces résultats impressionnants démontrent que la fameuse croyance selon laquelle la voiture électrique ne serait adaptée qu’aux petits déplacements urbains doit sans doute être remise en cause. Ces performances permettent également de prévoir que le coût kilométrique global des A-EV (voitures électriques autonomes), sera 10 fois inférieur à celui des voitures thermiques classiques d’ici 5 ans.  Il faut d’ailleurs rappeler qu’une étude réalisée par RethinkX montre que le prix de revient kilométrique d’une Renault Twingo thermique est actuellement de 56 c€, contre seulement 13 c€ par kilomètre pour une Tesla S !

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