C’est alors que le jeune entrepreneur entend parler d’une start-up installée sur la même avenue que X.Com à Palo Alto et qui, elle aussi, travaille sur un système de paiement électronique. Son nom : Confinity, fondée en 1998 par trois étudiants férus de nouvelles technologies : Max Levchin, Peter Thiel et Luke Nosek. Installés dans un bureau à peine plus grand qu’un placard à balais, ils ont mis au point un logiciel de cryptographie permettant aux propriétaires d’un PalmPilot d’échanger des informations en toute sécurité via le port infrarouge de leur appareil.

D’abord cordiales, les relations entre les deux firmes se détériorent lorsque Levchin, Thiel et Nosek lancent un nouveau service de paiement baptisé PayPal. Pendant un an, elles dépensent des centaines de milliers de dollars pour attirer le plus d’utilisateurs possible. Epuisante, la bataille se termine en mars 2000 lorsque les dirigeants de Confinity acceptent de fusionner avec X.Com. C’est l’entreprise d’Elon Musk qui a clairement la main : outre que ses services sont plus diversifiés et que sa technologie de paiement de personne à personne est très en avance, sa situation financière est bien meilleure que celle de Confinity.

De X.Com à PayPal

Signe qui ne trompe pas, Elon Musk devient le principal actionnaire de la nouvelle entreprise. C’est également lui qui, dès 2000 et fort de sa réputation de génie des affaires, pilote la levée de fonds de 100 millions de dollars auprès de Deutsche Bank et de Goldman Sachs. C’est à ce moment que PayPal adopte le business model qui devait faire son succès : les paiements en ligne. X.Com était une banque en ligne à vocation généraliste et Confinity une entreprise d’échanges de données pour les propriétaires de PalmPilot ? La société issue de leur fusion adopte un positionnement plus spécialisé : à tous les possesseurs d’une adresse mail, elle propose des services sécurisés leur permettant de payer des achats et d’envoyer ou de recevoir de l’argent via un mode de passe. Un changement de vocation qui doit tout ou presque à Elon Musk.

L’acte de naissance de PayPal ? Pas tout à fait, en réalité. Le jeune entrepreneur a en effet tenu à ce que la nouvelle entreprise conserve le nom de X.Com, une appellation qu’il juge infiniment plus « vendeuse » que PayPal, malgré sa résonance porno. Sa seule erreur de jugement, peut-être. Et qui sera corrigée en 2001… par son successeur. A cette date, en effet, cela fait quelques mois déjà qu’Elon Musk a dû abandonner son fauteuil de PDG à Peter Thiel. L’affaire s’est nouée à la fin de l’année 2000 lorsque, profitant de l’absence du flamboyant millionnaire, le management a obtenu du conseil d’administration et des investisseurs qu’il soit débarqué sans délai. En interne, une partie de l’encadrement des ingénieurs et des cadres supportait en effet de plus en plus difficilement les foucades d’Elon et, plus encore, ses choix techniques. Rentré d’urgence de Sidney, Elon Musk n’est pas parvenu à sauver son poste. Mais il reste le principal actionnaire de la société… avant de faire, une fois de plus, une excellente affaire. En 2002, eBay rachète PayPal pour 1,5 milliard de dollars. Musk empoche 250 millions. De quoi se lancer dans de nouvelle

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