Le marché des applications mobiles pèsera-t-il bientôt aussi lourd que la troisième économie mondiale ? C’est en tout cas la conviction de la société App Annie, qui estime à 6 300 milliards de dollars (5 340 milliards d’euros) la valeur de secteur en 2021, soit cinq fois plus qu’en 2016, selon une étude publiée mardi 27 juin.

Pour arriver à ces conclusions, la société s’appuie sur un volume important de données. Créée par le Français Bertrand Schmitt, App Annie compte plus de 800 000 éditeurs d’applications utilisant ses outils statistiques, dont 800 clients parmi lesquels Spotify, Barclays, Air France ou LVMH. Une base de données précieuse, qu’elle croise avec les informations émanant des magasins d’applications Android et Apple.

Mouvement marqué en Chine

Dans son rapport, App Annie détaille les ressorts de ce boom. Le premier réside dans l’évolution du parc des smartphones et des tablettes à l’échelle mondiale, qui va continuer à croître, pour passer de 3,4 milliards d’unités, en 2017, à 6,3 milliards, en 2021. L’évolution des usages va aussi peser lourd dans la balance, avec une part grandissante du commerce mobile (m-commerce), dont le chiffre d’affaires pourrait bondir de 1 200 milliards de dollars de dépenses à plus de 6 000 milliards de revenus, sur cette période (dont plus de la moitié en Asie). App Annie souligne que ce mouvement est déjà particulièrement marqué en Chine, où, en valeur, les ventes d’Alibaba passent à 79 % par le mobile.

Parmi les raisons qui peuvent expliquer ces différences d’usage, Bertrand Schmitt note que si le PC a tenu une place centrale chez les consommateurs européens et américains, ce n’est pas tant le cas en Asie, où nombreux sont ceux qui ont « zappé la case PC » pour passer directement au mobile. L’essor de l’application de messagerie WeChat l’illustre. Ses 760 millions d’utilisateurs peuvent régler très rapidement un achat en ligne, mais aussi payer dans un magasin ou un restaurant.

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