Personnellement je considère que pour les grands groupes internationaux, ne pas s’intéresser à ce continent aujourd’hui pourrait s’apparenter demain à une erreur stratégique monumentale”, avertissait Ammin Youssouf, il y a encore tout juste trois ans. Entre-temps, l’ancien directeur de Big Youth, grosse agence de communication française, qui a longtemps dirigé les publicités digitales pour le géant Ferrari, est passé de la parole aux actes. Avec Haweya Mohamed, Franco-Somalienne, experte en communication et marketing, passée par des grands groupes français, il ne veut rien moins que faire décoller les écosystèmes tech africains pour que soient créés par des Africains des produits à rayonnement mondial.

Pour y parvenir, ils ont donc lancé Afrobytes, une conférence annuelle bien sûr, mais surtout un Fair Digital Lab, un incubateur qui veut faire le pont entre la tech africaine et les investisseurs européens. Et ils y croient ferme : “Préparez-vous car dans les prochaines années, les investisseurs vont affluer en Afrique, là où s’invente le digital…”

… avec de passionnantes histoires digitales
L’Afrique, nouvelle frontière avec de nouvelles histoires qui prennent une tout autre saveur avec des Africains qui les partagent avec le monde grâce aux réseaux sociaux ? Aux premières loges, des tech hubs comme CTIC Dakar, Jokkolabs, ou des start-uppers influenceurs comme Édith Brou, Rebecca Enonchong Ihub ou dans la diaspora, Samir Abdelkrim… et maintenant Afrobytes !

L’impact de leurs actions se mesure déjà dans les médias occidentaux où on parle plus aisément du saut numérique de l’Afrique à travers les applications, les implications de la jeunesse du Continent. Pour Ammin Youssouf, il est important de “construire des stratégies technologiques réussies en Afrique et cela commence par une compréhension approfondie de ce qui est précieux pour les personnes dans leur contexte social et culturel”. Car le terrain n’attend pas. “L’accès de plus en plus facile aux smartphones (l’Afrique en est à la deuxième révolution avec la mise en circulation des smartphones low cost) et le développement rapide de la couverture du haut débit mobile combiné à une population très jeune et technophile sont non seulement des facteurs majeurs de développement d’un marché significatif de consommation numérique mais également une véritable opportunité de développement de l’industrie numérique sur le continent”, indique Karim Koundi, Associé responsable TMT pour Deloitte Afrique Francophone. Et Ammin Youssouf de compléter : “L’Asie a fait sa révolution agricole avec une pelle et une pioche, l’Afrique va faire sa révolution agricole avec des mobiles.”

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