Cette tyrannie du cool véhiculée par le réseau social (créé en 2010) n’est pas nouvelle. En 2015, elle était dénoncée par une jeune influenceuse suivie par 700 000 abonnés. Essena O’Neill, une Australienne de 19 ans, s’était subitement retirée d’Instagram, supprimant dans la foulée 2 000 clichés. En-dessous de ceux encore visibles, elle avait édité des commentaires afin d’exposer les véritables conditions dans lesquelles les photos avaient été prises. Loin de la facilité idyllique affichée sur les images, la jeune femme racontait plutôt les marques mises en avant à dessein, les prises à répétition et l’insatisfaction profonde qui constituaient la toile de fond de son expérience d’instagrameuse star. Aujourd’hui, la jeune Australienne s’est définitivement retirée des réseaux sociaux.
Depuis ce « burn-out » très médiatisé, les langues se délient petit à petit. Il y a deux ans, la photographe thaïlandaise Chompoo Baritone se jouait déjà du hors-cadre savamment dissimulé par les clichés bien rognés d’Instagram. Dans la continuité de son travail photographique, elle a publié en février 2017 une vidéo où elle met en scène les situations mornes et décevantes du quotidien qui peuvent se cacher derrière des posts alléchants.

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