Faire contrepoids aux grandes entreprises américaines, c’est aussi une question de souveraineté nationale et/ou européenne ?
C’est une question de souveraineté, de diplomatie culturelle, de présence francophone à venir… On le voit bien sur le cas des données de l’éducation, avec l’autorisation donnée par la Direction du numérique éducatif aux établissements scolaires d’utiliser les services numériques de Google ou Microsoft. Ce sont des données qui ont de la valeur, qui permettent de la R&D en matière d’apprentissage adaptatif, par exemple, et qui sont parties vers des acteurs privés. Or, on pourrait négocier autrement l’utilisation et la régulation de ces données. Quand l’Etat répond par des «chartes de confiance», plutôt que par des standards et des négociations d’égal à égal, il néglige la capacité que nous devrions avoir de réagir, de pousser à transformer les usages et à les questionner. Nous ne sommes pas assez créatifs, mais je pense que nous allons le devenir. Les sujets européens, ce ne sont pas seulement la régulation ou la fiscalité, mais aussi la littératie numérique ou l’éducation au XXIe siècle. Et tous ces sujets gagneront en puissance si nous travaillons en réseau.

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