L’enjeu pour Google est défensif : son système d’exploitation domine le mobile, mais c’est Amazon qui pourrait bien régner sur le monde des objets connectés.

Pour tous les géants de la tech, c’est devenu la nouvelle martingale. Les assistants vocaux sont désormais au centre de la bataille acharnée que se livrent Amazon et Google, mais aussi Microsoft, Apple et Samsung. Pourquoi ces petites enceintes d’à peine 20 centimètres de haut sont-elles en train de prendre une place si importante dans le monde de la high-tech mondiale ?

La réponse est d’abord technique. Les géants de la tech parient sur le potentiel de la reconnaissance vocale couplée à l’intelligence artificielle, un domaine où l’avancée des recherches sur les « réseaux de neurones profonds » (une méthode de résolution informatique des problèmes complexes inspirée du fonctionnement du cerveau humain) et l’explosion de la puissance de calcul des ordinateurs changent aujourd’hui la donne. Ainsi, d’ici à 2020, entre un tiers et la moitié des accès au Web, selon ComScore, pourrait se faire par la voix.

La réponse est ensuite stratégique. Si pour Amazon et Microsoft, les assistants vocaux sont aussi importants, c’est parce qu’ils sont l’occasion pour eux de reprendre la main après avoir raté le virage précédent, celui du smartphone et des applications mobiles. Le premier a arrêté les ventes de son Fire Phone en 2015, un an à peine après sa commercialisation, l’autre a cessé en juillet de mettre à jour son système d’exploitation Windows Phone, souvent raillé pour ses potentialités limitées, comparé à Android et iOS.

Pour Google et Apple, l’enjeu est défensif. Leurs systèmes d’exploitation dominent le mobile, mais c’est bien Alexa, l’intelligence artificielle sur laquelle repose Echo, l’assistant vocal d’Amazon, qui pour l’instant règne sur le monde naissant des objets connectés…

Sa toute-puissance est néanmoins défiée par ses rivaux. Après s’être lancé avec deux années d’avance sur la concurrence, Amazon Echo a perdu 17 points de part de marché mondial depuis le début de l’année, tombant à 71 %, conséquence du lancement de son concurrent Google Home. Commercialisée fin 2016 aux Etats-Unis, et début août en France, l’enceinte intelligente est parvenue à grignoter 24 % du marché, d’après une étude d’eMarketer.

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