Le mariage entre La Redoute et les Galeries Lafayette ou le rachat de Whole Foods par Amazon le montrent : les industriels accélèrent pour coller aux nouvelles habitudes des consommateurs digitalisés. Avec une peur : celle de manquer le tournant

Les mariages de vieux sont-ils, comme les pluvieux, les plus heureux ? Souhaitons-le aux Galeries Lafayette et La Redoute , 400 ans à eux deux, car à la vitesse où les désirs du consommateur évoluent les distributeurs n’ont pas intérêt à rater un virage. En moins de trois ans, l’ancien vépéciste a déjà mis son catalogue centenaire au pilon et redressé ses ventes. De son système informatique, ses repreneurs ont fait un monstre d’automatisation : le temps de préparation de ses commandes est passé de deux ou trois jours à deux heures. Rien d’étonnant à ce que les Galeries Lafayette y voient le partenaire digital idéal. « Alliés, nous résisterons mieux au tsunami du Net », insiste Philippe Houzé, le patron des « Galfa ». Pour lui, il ne fait pas de doute que le commerce sera physique ET digital.

« Alliés avec La Redoute, nous résisterons mieux au tsunami du Net »
Ces derniers mois, tout le monde a accéléré. Le rachat par Amazon, déjà quasi hégémonique sur le Net, des supermarchés bio Whole Foods (pour 13,7 milliards de dollars) leur a montré que la guerre serait totale. Le second « A » de Gafa derrière Apple veut, c’est clair, devenir l’« everything store ». Il s’appuie pour cela sur une logistique démentielle, et les dépenses de recherche qui vont avec, robots, drones, avions, bateaux et livraison en deux minutes ! Du coup, le très conservateur Walmart, lui, a appelé Google à l’aide pour rattraper son retard digital. A chaque jour sa nouveauté. Thermomix fait des infidélités à des décennies de vente à domicile, Chronopost va livrer le dimanche , etc. Bref, ça chauffe derrière les comptoirs à l’affût de cet étrange animal qu’est le consommateur de demain, celui qui se méfie des marques, aime mieux partager qu’acheter, suit davantage les recommandations de ses amis sur Facebook que les spots d’une TV que, de toute façon, il ne regarde plus. Tout le monde est sur la brèche, trop peur de rater la dernière lubie de ces Millennials, ces jeunes de 15 à 35 ans qui donnent le « la » mais ne sont pas les seuls accros au mobile et aux réseaux sociaux. Ainsi, le monde du commerce est totalement chamboulé.

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