Le géant suisse se fixe pour la première fois un objectif de marge opérationnelle. Comme ses rivaux Danone et Unilever, il subit la pression de Kraft Heinz et des investisseurs activistes.

Faut-il y voir le succès des manoeuvres de Daniel Loeb ? Pour la première fois, Nestlé a annoncé s’être fixé un objectif de marge opérationnelle, ce que réclamait haut et fort Third Point, le fonds de l’investisseur activiste américain.

Lors d’une journée dédiée aux investisseurs ce mardi, le géant suisse de l’agroalimentaire a confirmé dans un communiqué son objectif de « croissance organique moyenne à un chiffre d’ici 2020 », après avoir connu une progression de ses ventes de 2,3 % au premier semestre (contre 3,5 % un an plus tôt). Et il a donc dévoilé « son objectif de réaliser une marge opérationnelle courante récurrente entre 17,5 % et 18,5 % d’ici 2020 ».

« La pression était très forte »

Une annonce qui correspond aux  demandes formulées depuis juin par Daniel Loeb, devenu le huitième actionnaire de Nestlé (1 % du capital).

Outre une cession de la participation du groupe dans L’Oréal (lire encadré ci-dessous), Third Point pressait la direction de fixer formellement un objectif de marge entre 18 et 20 %. « Il n’y aura probablement pas d’objectif de marge plus élevé après 2020 », a commenté Ulf Mark Schneider, arrivé aux manettes du numéro un mondial de l’agroalimentaire en janvier dernier. Nestlé a précisé que, en 2016, cette marge opérationnelle était de 16 % (1).

« La pression des investisseurs pour un objectif de marge était très forte alors que la menace de Third Point plane. L’objectif ne paraît pas très impressionnant, mais il trace la voie pour l’entreprise », a estimé Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel.

Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr