N’importe qui peut interroger le moteur de recherche Google pour trouver, sans être jugé, une solution à un problème personnel. Mais cela n’est pas sans risque. Notre contributrice met en garde contre les dangers de «Google psy».

J’interroge Google depuis si longtemps sur des requêtes personnelles que je peine à me souvenir de la première fois où j’ai confié mes inquiétudes à un algorithme plutôt qu’à un humain. Solitude, indisponibilité de mes proches ou sentiment de honte ?

Qu’importe, mais ceci a marqué un véritable tournant dans ma manière de penser et de soulager mes inquiétudes. À la question «Suis-je normal», posée à 23 heures à l’aide d’une simple connexion internet, Google offre 2.610.000 résultats de recherche…

Vous en connaissez, vous, des psys disponibles à cette heure-là, avec autant de solutions à vous proposer et pour une somme aussi modique ? La seule fois où j’ai voulu consulter un psy, il était aimable comme une porte de prison, n’avait pas de place disponible avant plusieurs semaines et facturait la coquette somme de 1 euro la minute.

Un psy qui ne vous juge pas

1.390.000 solutions proposées par Google à la question «comment être plus heureux». Il y en a forcément une qui fonctionnera pour vous, non ? Un problème qui paraissait insurmontable seul devient presque un jeu d’enfant avec Google. L’algorithme le plus célèbre du monde a en effet ce pouvoir de vous soulager de manière quasi instantanée, un peu comme un bonbon ou un médicament.

Répondant à toutes les attentes individuelles, «Google psy» vous apporte aussi la thérapie de groupe, mais sans le regard parfois gênant des autres participants. Quel bonheur de réaliser que vous n’êtes pas seul avec vos questionnements existentiels… Au fil des clics, je découvre des pans de vie de concitoyens anonymes, certains manquent de pudeur ou de réflexion, mais d’autres me troublent.

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