Ce n’est pas la première fois que les grandes banques voient ainsi débarquer de nouveaux concurrents. Mais jamais les fronts n’ont été si nombreux. Il y a d’abord les « barbares », ces acteurs étrangers à la civilisation financière qui veulent désormais envahir le secteur. Les « telcos », donc, qui voient bien la convergence en marche entre mobiles et banque. Orange est le premier à se lancer, mais SFR et Free sont sur le qui-vive . Les chaînes de la grande distribution, à l’instar de Carrefour, qui commencent à mettre des moyens importants dans les services financiers. Les bureaux de tabac sont aussi de la partie avec le Compte-Nickel, qui connaît un vif succès depuis son lancement.

Il y a ensuite cette myriade de start-up qu’on appelle les fintech, qui s’attaquent à toute une série de « verticales » – les paiements, les crédits, l’épargne, l’agrégation de compte, etc. – en créant de nouveaux usages et en tirant les prix vers le bas. Il y a ensuite les géants du numérique qui commencent à prendre quelques positions. Dans de nombreux pays, on peut désormais régler des factures avec l’iPhone d’Apple, souscrire un crédit chez Amazon ou un fonds d’épargne chez Alibaba.

Les banques traditionnelles ont longtemps résisté à ces différentes offensives, qui sont loin d’être toutes couronnées de succès. On ne s’improvise pas banquier comme on devient chauffeur de taxi. Parce que tous les clients ne souhaitent pas confier leur argent à des « barbares ». Parce que la réglementation est lourde dans la finance et qu’elle a longtemps servi de barrière à l’entrée efficace. Parce que les banques ont su protéger leurs intérêts en verrouillant le système des cartes bancaires ou en gardant la mainmise sur le crédit immobilier. La riposte du Crédit Agricole à Orange comme le rachat de Nickel par BNP Paribas montrent que la donne a changé. Elles ont désormais conscience du danger qui les guette et envoient un message clair : elles ne resteront pas les armes à la main. La guerre des services financiers est déclarée. Le consommateur a tout à y gagner.

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