“Dieu seul sait ce qu’ils font aux cerveaux de nos enfants”, “Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social”. Ces deux citations ont deux points communs. Le premier est le sujet : Facebook. Le deuxième : elles proviennent toutes deux d’anciens hauts cadres de Facebook ; Sean Parker pour la première (l’ancien président de Facebook), et Chamath Palihapitiya pour la seconde (l’ancien vice-président en charge de la croissance de l’audience de Facebook).

C’est le très haut niveau de responsabilité de ces deux anciens dirigeants chez Facebook qui donne un certain écho à leurs propos. D’autant plus lorsque l’on apprend que Chamath Palihapitiya, lors d’un débat organisé en novembre à la Stanford Graduate School of Business, explique qu’il utilise au minimum cette “merde” et qu’il l’interdit à ses enfants. “Vous ne le réalisez peut-être pas, mais vous êtes programmés.”

Au-delà de Facebook, c’est une grande partie des réseaux sociaux qui est critiquée, notamment le système de “récompense” lors d’une publication (récompense sous la forme d’un pouce levé ou d’un cœur) qui, à chaque fois, provoque une petite décharge de dopamine dans le cerveau de celui qui reçoit cette récompense, l’incitant à poster toujours plus de messages, et à passer toujours plus de temps sur les réseaux sociaux.

“C’est très ordinaire pour l’humanité de créer des choses avec les meilleures intentions, avant qu’elles aient des conséquences négatives” expliquait ainsi Justin Rosenstein, l’inventeur du bouton “j’aime” de Facebook. Pour Chamath Palihapitiya, les réseaux sociaux “sapent les fondamentaux du comportement des gens”, exploitent nos vulnérabilités psychologiques, “Les inventeurs et créateurs — moi (Sean Parker), Mark (Zuckerberg), Kevin Systrom sur Instagram, tous ces gens — l’ont très bien compris. Et l’ont fait quand même, en connaissance de cause.”

Sans pour autant vouloir l’abolition des réseaux sociaux, qui font tout de même “majoritairement du bien dans le monde” selon Chamath Palihapitiya, il semble nécessaire pour les plus âgés d’imposer aux plus jeunes des pauses dans la pratique de ces réseaux. En effet, selon Justin Rosenstein, “il est particulièrement important de parler maintenant, parce que nous allons sans doute être la dernière génération à se rappeler la vie d’avant”.

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