Jérôme Pesenti, nouveau Vice-Président du laboratoire d’intelligence artificielle FAIR de Facebook, a remis en octobre 2017 au gouvernement britannique un rapport « Growing the Artificial Intelligence industry in the UK » (« Développer l’industrie de l’intelligence artificielle au Royaume-Uni »), co-écrit avec le Professeur Dame Wendy, professeur d’informatique à l’université de Southampton. Ancien PDG de la startup BenevolentTech, spécialisée dans l’intelligence artificielle en matière de santé, et ancien responsable du très médiatisé programme Watson d’IBM, le français Jérôme Pesenti a rejoint Facebook, aux côtés de l’autre français, Yann LeCun, fondateur du laboratoire FAIR, recruté par Mark Zuckerberg en 2013.
 
L’intelligence artificielle (IA) a fait l’objet de discussions et de publications au Forum économique mondial réuni à Davos [1] en janvier, étant l’une des technologies de la « Quatrième révolution industrielle [2] ». L’IA est prioritaire pour le gouvernement britannique, puisqu’elle est l’un des quatre grands enjeux identifiés dans la toute nouvelle stratégie industrielle britannique : « développer l’intelligence artificielle et une économie fondée sur les données ». Les autres enjeux sont la croissance propre, la mobilité du futur, et la société vieillissante.
 
Objectif de ce rapport : améliorer l’accès aux données, approfondir les compétences, renforcer la recherche, et encourager l’adoption de l’intelligence artificielle avec la nécessité de construire un discours positif autour de l’IA, étant donné que la seule évocation du mot soulève souvent une vague d’inquiétudes. L’effet « Big Brother », d’une « super intelligence artificielle » fait souvent peur, toute-puissante et autonome, aux capacités égalant ou surpassant celles des hommes. Les affirmations largement médiatisées du physicien Stephen Hawking ou du fondateur de Tesla Elon Musk ont alimenté une vision apocalyptique de l’IA, perçue comme une menace globale pour l’être humain. Ces positions trouvent un écho dans la sphère sociale et politique, avec des inquiétudes profondes liées à la perte d’emplois et à la survenue d’un chômage de masse, dont il faudrait anticiper les conséquences dès aujourd’hui. Derrière toutes ces craintes, c’est la peur d’une dépossession qui s’exprime : la machine dépossèderait l’homme de sa suprématie, de ses emplois, voire menacerait sa survie. Ce qui semble terrifiant, c’est au fond l’idée que le monde puisse un jour se passer de l’homme. 

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