Quatre jours après le début de  l’affaire Cambridge Analytica, Facebook voit les nuages s’amonceler.  Sanctionné en Bourse et visé par des enquêtes  des deux côtés de l’Atlantique, le réseau social doit maintenant affronter un mouvement de plus en plus large appelant ses utilisateurs à le quitter.

Le mot d’ordre a démarré dès le 10 mars sur Twitter, le rival de Facebook, avec le mot-clé (hashtag) #DeleteFacebook (« Supprime Facebook »). En cause : l’utilisation jugée abusive des données personnelles des internautes par Facebook.

Le mouvement s’est accéléré mardi avec l’intervention de Brian Acton dans le débat. Le co-fondateur de WhatsApp, la messagerie rachetée par Facebook en 2014, a publiquement soutenu le mouvement par un tweet.

 
Un malaise de plus en plus profond

Ce message a suscité l’interrogation de nombreux médias, alors que Brian Acton doit sa fortune à la vente pour 16 milliards de dollars de l’entreprise qu’il a co-créée avec Jan Koum. En réalité, l’Américain n’a plus aucune contrainte vis-à-vis de Facebook, qu’il a quitté au début de l’année pour diriger  la Signal Foundation, une fondation engagée auprès de la messagerie Signal, concurrente de WhatsApp.

Ce tweet est un nouvel exemple du malaise suscité par l’entreprise auprès de ses anciens salariés. Comme le rappelle The Verge, plusieurs cadres ayant récemment quitté Facebook ont exprimé leurs regrets en 2017 d’avoir créé un réseau social « qui détruit la société ». L’ancien analyste du renseignement américain Edward Snowden a également affirmé lundi que Facebook était une entreprise de surveillance  « déguisée en réseau social ».

Des données personnelles collectées à outrance

En creux, l’affaire Cambridge Analytica vient rappeler à quel point Facebook est dépendant des données que lui cèdent ses utilisateurs, sans pour autant assurer un véritable suivi. De fait, l’entreprise de données britannique est soupçonnée d’avoir utilisé une application du réseau social pour avoir accès à 50 millions de profils d’utilisateurs.

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