La guerre est déclarée entre Amazon et les entreprises de livraison. FedEx a annoncé ce mercredi qu’il mettait un terme à son contrat le liant au géant du e-commerce, concernant les livraisons terrestres aux Etats-Unis. Les liens sont désormais quasiment coupés entre les deux sociétés, puisque FedEx avait déjà décidé, en juin, de cesser les livraisons express effectuées par avion pour Amazon. Seul demeure désormais un contrat liant les deux sociétés pour les envois internationaux.

« Ce changement s’inscrit dans notre stratégie visant à développer le marché du e-commerce », a expliqué la société qui voit dans un Amazon un futur concurrent. C’est ainsi que FedEx a récemment annoncé qu’il allait livrer sept jours sur sept aux Etats-Unis, à partir du 1er janvier prochain, généralisant un service qu’il proposait déjà lors des fêtes. Il a aussi passé un partenariat avec les magasins Dollar General pour mettre à la disposition du public des points retrait, comme le fait déjà Amazon, et  teste même actuellement un robot livreur .

Une course aux investissements
FedEx estime qu’il peut se passer d’Amazon, un client qui ne représente que 1,3 % de son chiffre d’affaires. D’autant qu’Amazon ne cache pas son ambition, à terme, de se passer complètement de ses fournisseurs, FedEx, UPS ou encore l’US Postal. Le géant investit lourdement pour déployer son propre réseau de livraison.

La décision de FedEx pourrait toutefois le plonger dans l’embarras, à court terme, alors que se profile déjà la période décisive des fêtes de fin d’année. Son réseau reste encore peu développé, circonscrit à quelques grandes villes. Or, Amazon se trouve engagé dans un effort visant à généraliser son service de livraison en 24 heures pour ses abonnés Prime. Fin juillet, Jeff Bezos avait confié qu’il avait  investi 800 millions de dollars au deuxième trimestre pour améliorer son offre.

Hausses tarifaires
Le géant a toutefois les moyens de réagir rapidement. En juin, juste après la décision de FedEx de cesser ses livraisons aériennes, Amazon avait annoncé  louer 15 Boeing supplémentaires pour son réseau . Sa flotte est constituée aujourd’hui d’une cinquantaine d’appareils et devrait atteindre les 70 d’ici à 2021, avec un hub aérien situé près de Cincinnati. Il finance aussi des projets dans le secteur de la livraison, via son programme Delivery Service Partner.

UPS, de son côté, se montre plus prudent avec Amazon. Les analystes estiment qu’entre 5 % et 8 % de son activité pourrait être générée par la firme de Jeff Bezos. Le groupe d’Atlanta investit certes pour améliorer son service, en adoptant également la livraison sept jours sur sept, mais il ne rompt pas les liens avec son client.

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