Les analystes anticipaient que le groupe de VTC serait largement dans le rouge en raison des dépenses exceptionnelles liées aux rémunérations en action distribuées aux employés à l’occasion de l’arrivée de la société à Wall Street.
Mais ils ne pensaient pas qu’elle serait aussi importante, et le détail des chiffres ne les rassure pas vraiment. Abstraction faite de cet élément ponctuel et exceptionnel, le groupe a encore creusé ses pertes. Il a perdu 1,3 milliard de dollars d’avril à juin, contre 1 milliard au trimestre précédent.
Le chiffre d’affaires porté par Uber Eats
Autre raison d’être déçu, le chiffre d’affaires, bien que toujours orienté à la hausse, est moins dynamique : il a augmenté de 14 %, à 3,17 milliards de dollars au deuxième trimestre, en deçà des 20 % affichés au cours des trois premiers mois de l’année. Et surtout, la hausse ne tient pas à l’activité VTC (dont le chiffre d’affaires n’a progressé que de 2 %) mais plutôt à celle de livraison de repas, Uber Eats, dont l’activité s’est envolée de 72 %.
Uber taille dans ses effectifs
Ce qui a de toute évidence inquiété les analystes, même si d’autres indicateurs d’activité sont encourageants : le montant brut des réservations, l’argent qu’Uber reçoit avant de payer les chauffeurs et d’autres dépenses comme les péages, a pourtant augmenté de 31 % tandis que le nombre total de courses a bondi de 35 % (à 1,68 milliard), et le nombre d’utilisateurs actifs par mois de 30 % (99 millions dans le monde contre 93 millions au trimestre précédent).
Les dépenses s’envolent
Mais de toute évidence, au regard de l’évolution du titre en Bourse, les efforts déployés par la direction d’Uber n’ont pas calmé les craintes des investisseurs. « Même si nous continuons à investir massivement dans notre croissance, nous souhaitons aussi que ce soit une croissance de qualité et ce trimestre, nous avons fait des progrès en ce sens », a ainsi expliqué le directeur financier, Nelson Chai, dans le communiqué.
Pourquoi Uber est un investissement à risques
De son côté, le patron de la société, Dara Khosrowshahi, a aussi voulu être rassurant dans une conférence téléphonique avec les analystes. « L’environnement concurrentiel sur la plate-forme de réservation de voitures continue à se stabiliser, à s’améliorer », a-t-il affirmé.
Des efforts destinés à  signifier aux analystes et investisseurs qu’ils doivent prendre un peu de recul lorsqu’ils comparent les performances d’Uber et de son concurrent Lyft . Pour l’heure cette comparaison n’est effectivement pas à l’avantage de l’entreprise de Dara Khosrowshahi : sur le deuxième trimestre, alors que les coûts de Lyft ont augmenté de 3 %, ceux d’Uber s’envolaient de 147 % pour atteindre 8,65 milliards de dollars, en partie à cause d’une forte hausse des dépenses de recherche et développement.

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