Comment protéger les entreprises françaises contre les activistes qui sont volontiers stigmatisés pour leur court-termisme supposé ? La question résonne d’autant plus dans l’establishment français que depuis quatre ans,  Jean-Charles Naouri se bat contre le célèbre vendeur à découvert Muddy Waters , qui a dénoncé un endettement insoutenable dans les holdings de Casino.

Depuis des années déjà, des fleurons de l’industrie française ont eu maille à partir avec ces fonds qui prennent une part minoritaire dans le capital de groupes sous-valorisés pour créer de la valeur. Parmi eux, Safran, Danone, Airbus, Suez, SCOR, ou encore Nexans, Lagardère, Club Med, et plus récemment Vinci, comme l’a révélé le journal Le Monde. Les américains Elliott et Third Point, tout comme les britanniques TCI et Amber, ou le français CIAM sont très actifs dans l’Hexagone. Depuis 2010, au total, une quarantaine de groupes cotés ont été ciblés. Et les attaques publiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Car, dans les faits, les sociétés visées seraient deux ou trois fois plus nombreuses selon les avocats spécialisés dans la défense des entreprises.

Les groupes français, longtemps à l’abri
Longtemps, les groupes français ont été à l’abri. La structure du capital, bien moins dispersé qu’aux Etats-Unis, et souvent dans les mains d’un actionnaire de contrôle, faisait rempart. Les dirigeants avaient appris de la tentative – ratée – de l’OPA de BSN sur Saint Gobain en 1968 qu’il fallait maîtriser à tout prix leur actionnariat. Pour compenser le départ – partiel – de l’Etat lors des privatisations des années 1980, ils ont développé un « capitalisme à la papa » avec des alliances formalisées par des participations en capital croisées, souvent portées par Société Générale, AGF, BNP, ou encore Suez, Alcatel ou la Générale des Eaux.

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