VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE DES ÎLES

Le projet s’intéresse à trois territoires. En effet, une quinzaine de chercheurs planchent sur le dossier, association des laboratoires de métropoles, de Corse, de la Réunion et de la Polynésie française. Le projet a été mis en route il y a quelques jours et il devrait se dérouler sur une durée de trois ans et demi. Concernant la Corse, dont l’autonomie énergétique est envisagée pour 2050, « c’est une zone relativement tempérée et partiellement connectée au réseau électrique italien », explique Robin Roche, maître de conférence en génie électrique à l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), chercheur au laboratoire Femto-ST et à la FC Lab. Il coordonne HyLES. Le 2e territoire concerné par le projet HyLES est l’île de la Réunion, dont l’autonomie est visée en 2030. Enfin, la Polynésie française, avec sa centaine d’îles, dont 78 habitées. Ces trois territoires, très différents d’un point de vue technique, météorologique, réglementaire, économique, sociologique et culturel feront l’objet de cette étude innovante.

UNE TECHNOLOGIE QUI APPORTE DES SOLUTIONS DE CO-GÉNÉRATION

Pour Robin Roche, « la problématique de ces territoires, c’est qu’une grosse partie de l’énergie électrique est produite notamment à partir de sources polluantes, comme le charbon ou le pétrole ». Toutefois, en Corse, par exemple, le coût est également une problématique, car prix du MWh est cinq fois plus élevé qu’en métropole. Enfin il y a le problème « d’autonomie » lié à l’importation d’énergie fossile pour produire de l’électricité. Ainsi, bien que produire de l’électricité par l’intermédiaire de l’hydrogène en Europe reste coûteux, son intégration dans des territoires peu ou pas interconnectés semble pertinent, puisque l’énergie y est déjà plus coûteuse. L’hydrogène permet par ailleurs d’apporter des solutions de co-génération, autour de la production de chaleur ou de froid, selon les besoins. Cette technologie peut également pallier des problèmes de bruit, liés au fonctionnement des groupes électrogènes.

HYLES, UN PROJET SCIENTIFIQUE, HUMAIN ET SOCIAL

Ce qui rend le projet HyLES unique, c’est qu’il réunit des chercheurs en sciences humaines et sociales. En effet, les chercheurs vont étudier à la fois le contexte géographique, sociologique, culturel et économique. Une étude d’impact sera réalisée pour appréhender les conséquences de l’utilisation de cette technologie sur la vie des gens. Le potentiel d’emplois que cela peut créer entre également en jeu.

DÉCLINAISONS DE CETTE TECHNOLOGIE

Le projet HyLES n’est pas un projet de démonstrateur. Ici, il s’agira d’étudier où il est le plus pertinent d’installer l’hydrogène : dans les zones résidentielles ou tertiaires, les ports ou à l’échelle des îles entières. Une étude sera menée pour envisager une déclinaison de la technologie sur les transports, pour les bateaux par exemple.