Bis repetita. Après la campagne des municipales de 2020, où elles ont secoué les débats dans les communes rurales et périurbaines, jusqu’à faire chavirer des équipes sortantes, les éoliennes ont débarqué en force dans celle des régionales et des départementales . Mais cette fois, l’opposition aux projets de développement de cette énergie verte n’est plus seulement, et de loin, l’affaire d’associations locales. Les partis politiques ont pris le relais.

Dans l’éventail des prises de position, les plus tranchées reviennent au Rassemblement national (RN) et aux Républicains (LR), dont les ténors s’affichent sans ambiguïté dans le camp des opposants, aux antipodes d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dont les candidats plaident sans relâche en faveur de la transition énergétique. 

La croisade de Marine Le Pen
Cette hostilité, chez les premiers, prend des allures de croisade face à la perspective de voir s’ajouter près de 7.000 éoliennes d’ici à 2028 aux 8.000 mâts comptabilisés en 2019. Particulièrement au RN, prompt à surenchérir pour en occuper la tête. Samedi dernier, Marine Le Pen l’a exprimé sans fard dans une tribune au « Figaro » en appelant à « dépasser les clivages partisans », comme elle l’avait fait en 2017. La candidate à la présidentielle ne cesse de s’en prendre au développement de l’éolien en France et de promettre, depuis mars, un référendum avec une question sur ce sujet.

Sa rhétorique, plus ou moins vérifiable, a évolué et se veut proche de celles des associations d’opposants dont elle n’oublie jamais de saluer le travail, au risque de susciter une certaine gêne dans leurs rangs . L’électricité éolienne coûterait bien trop cher à l’Etat qui la subventionne – « à des prix 2 fois supérieurs au prix normal sur terre et jusqu’à 6 fois pour les six premières centrales éoliennes en mer », selon elle – au regard des capacités réelles de cette énergie intermittente.

Elle profite bien moins à l’économie de la France, qui n’a pas su se doter d’une véritable filière industrielle, qu’à ses voisins, notamment l’Allemagne. S’y ajoutent les considérations relatives aux impacts visuels sur le patrimoine historique et architectural, jugés préjudiciables à l’économie touristique par les opposants. 

Des bâtons dans les pales
A droite, Julien Auber, député LR du Vaucluse, est sur la même ligne s’agissant de la critique économique portée aux éoliennes. « Cela coûte cher. Ca a été prélevé par des taxes, ça a une tendance antisociale », considère le parlementaire. En Nouvelle-Aquitaine , le chef de file de la droite aux régionales, Nicolas Florian, demande un moratoire sur tout nouveau projet éolien terrestre, comme Nicolas Forissier dans le Centre-Val de Loire et Gilles Platret en Bourgogne-Franche-Comté .

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