Bannis de Chine, qui a décrété l’interdiction du minage de cryptomonnaies en mai dernier, les mineurs sont nombreux à avoir déménagé plus au nord, au Kazakhstan. Mais l’ancienne république soviétique, bien que riche en réserves de charbon, ne semblait pas prête à encaisser une telle migration.

D’après le « Financial Times » et le média local « Tengrinews », la demande d’électricité du Kazakhstan a augmenté d’environ 8 % depuis le début de l’année, une forte augmentation par rapport à la croissance annuelle de 1 % ou 2 % que le pays connaît généralement.
« C’est une augmentation assez importante de la consommation. Ici, nous parlons de 1.000-1.200 mégawatts d’électricité », a précisé le premier vice-ministre de l’Energie lors d’une réunion d’information. Et confirmé qu’il associait cette augmentation à l’activité des mineurs de cryptomonnaies.

Deuxième, derrière les Etats-Unis
Le « Financial Times » estime qu’au moins 87.849 installations minières de « forte intensité énergétique » ont été transférées de Chine au Kazakhstan. Avec 18,1 % des parts de marché, le pays occupe désormais la deuxième place – juste derrière les Etats-Unis – dans le classement des sites d’extraction de bitcoin les plus en vogue, selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index, qui fait autorité en la matière.

Seul problème, cet afflux intervient alors que trois importantes centrales électriques au charbon du nord du pays ont été fermées en urgence en octobre. En conséquence, l’opérateur du réseau électrique du pays, Kegoc, a annoncé qu’il commencerait à rationner l’électricité pour les 50 mineurs enregistrés auprès du gouvernement et a averti qu’ils seraient les premiers déconnectés en cas de panne du réseau.

Augmentation des « mineurs gris »
Car la pression sur le réseau énergétique du pays, causée par les opérations d’extraction de crypto, a déjà provoqué des pannes d’électricité dans les villes et villages de six régions du pays depuis octobre. Les autorités et les experts de l’industrie attribuent la responsabilité de ces pénuries d’électricité à une augmentation du nombre de mineurs « gris », ces entreprises et particuliers qui opèrent illégalement dans des sous-sols et des usines abandonnées. Le ministère de l’Energie estime qu’ils siphonnent 1.200 MW d’électricité du réseau électrique, soit deux fois plus que les « mineurs blancs » enregistrés.

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