Fondée en juillet 2019 , la place de marché qui met en relation les détaillants indépendants et les marques (beauté, mode, épicerie, maison) vient de boucler une levée de fonds de 250 millions d’euros sur une valorisation de 1,75 milliard. Ankorstore est allé encore plus vite que Sorare, à qui il avait fallu 33 mois pour devenir une licorne .

Tiger Global et Bond ont mené le tour de table, avec la participation d’Eurazeo, TCV et Coatue. Les premiers investisseurs, Index Ventures, Bain Capital Ventures, GFC, Alven et Aglae, ont aussi remis au pot. Cet engouement des grands noms du capital-risque s’explique par les spécificités du modèle économique d’Ankorstore et les hautes ambitions de ses fondateurs.

Taille critique
« Nous voulons transformer cette industrie en profondeur et cela demande des moyens importants », insiste Nicolas d’Audiffret, le patron de la licorne, en rappelant que le marché du BtoB spécialisé dans la vente en gros représente plusieurs centaines de milliards d’euros en Europe, mais demeure très archaïque.

« Cela fait partie des business où, comme disent les Anglo-Saxons, ‘you go big or you go home’ », renchérit Martin Mignot, partner chez Index Ventures. Ankorstore a notamment dû investir lourdement pour développer une plateforme technologique de haut niveau, tout en ayant une stratégie agressive en matière de ventes et de marketing.

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La société a recruté à tour de bras (elle compte déjà plus de 400 salariés) et ouvert des bureaux à Paris, Lille, Londres, Berlin, Amsterdam et Stockholm. La licorne prévoit d’en ouvrir également en Italie et en Espagne dans les prochains mois. L’objectif est d’agréger le plus de marques et de détaillants sur sa marketplace afin de devenir incontournable. Cette stratégie commence à porter ses fruits : la société assure travailler avec plus de 200.000 détaillants indépendants et 15.000 marques.

Ankorstore se doit aussi d’aller vite, car il n’existe pas d’autre concurrent européen bien financé, mais aussi parce que Faire, une start-up américaine valorisée 12,4 milliards de dollars, a débarqué sur le Vieux Continent. Fatalement, cette course de vitesse coûte cher. « Il faut dormir tranquille avec le fait de brûler beaucoup de cash et de lever régulièrement », confiait Nicolas Cohen, le cofondateur d’Ankorstore, en décembre.

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