Cela passe d’abord par un soutien à la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui regroupe 55 pays, lancée officiellement le 1er janvier 2021. Entre 2014 et 2020, l’Union européenne et les Etats membres européens y ont consacré 74 millions d’euros. Mais beaucoup reste à faire pour un fonctionnement optimal de cette zone où le texte fondateur n’a été ratifié que par 34 pays à ce stade. « Il nous faut accompagner l’Afrique dans la mise en oeuvre de la Zlecaf », indique-t-on au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Autre axe d’intervention, il importe d’associer étroitement les pays africains à la réorganisation des chaînes de valeurs qu’occasionne la pandémie du Covid-19. Bon nombre de pays d’Afrique du Nord ont accueilli des investissements d’industriels européens, que ce soit dans le domaine de l’aéronautique ou de l’automobile. « Il faut étendre aux pays d’Afrique subsaharienne ces investissements », indique encore le ministère.

Lors de la conférence de ce lundi, il s’agit d’identifier d’autres secteurs dans lesquels les pays africains pourraient abriter de nouveaux investissements européens. Dans le domaine de la santé, des projets de production de vaccins ont été lancés en Afrique du Sud, au Sénégal et au Rwanda.

De même de nouvelles initiatives pourraient voir le jour dans le domaine de l’agroalimentaire où des produits pourraient être transformés sur place en Afrique sub-saharienne avant d’être réimporté par l’Union européenne.

Revoir le système de préférence 

commerciale

Durant sa présidence de l’Union, Paris compte aussi faire avancer le projet de réforme du système des préférences tarifaires généralisées qui permet au pays en développement d’exporter à taux réduit ou nul des marchandises vers l’Union sans quotas. Ce mécanisme, dont la dernière mouture remonte à 2012, doit arriver à échéance à la fin de l’an prochain.

« Il importe de la moderniser pour le rendre plus efficace et plus compatible avec le verdissement de la politique commerciale européenne », indique le ministère. La Commission européenne a mis sur la table une proposition en septembre dernier . Paris espère un accord au Conseil durant sa présidence européenne.

La zone africaine de libre-échange : une occasion en or pour l’après Covid

Cette conférence de haut niveau intervient au moment où Berlin et Rabat ont annoncé un réchauffement de leur relation. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a invité, la semaine dernière, le roi du Maroc Mohammed VI en Allemagne afin de « sceller un nouveau partenariat entre les deux pays ».

Ce qui n’empêche pas le Royaume chérifien d’avoir signé, mercredi dernier, une convention scellant un autre partenariat avec la Chine dans l’ambitieux projet stratégique chinois des Nouvelles routes de la soie. Cette convention a pour objectif de favoriser l’accès aux financements chinois pour réaliser de grands projets dans le Royaume, de faciliter les échanges commerciaux avec la création de joint-ventures dans les secteurs industriel et énergétique, la recherche et la coopération technologique.

Les industriels européens sont donc invités à redécouvrir le continent africain où la Chine continue d’avancer ses pions. Cette invitation passe par des initiatives au niveau de l’Union en tant que telle ou au niveau bilatéral.

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