Avec les NFT, Facebook et Twitter donnent d’abord un outil supplémentaire à leurs utilisateurs pour enjoliver leur présence en ligne et se différencier. Un peu comme le nombre de « likes », de « retweets » ou les filtres sur Instagram. Car avec les NFT, « on se valorise socialement, on affiche une forme de richesse numérique, comme dans le monde physique », explique Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain et Cryptos chez KPMG France. « Ces jetons apportent de la rareté dans un monde virtuel infini, ils donnent de la valeur à des biens digitaux qui n’en avaient pas jusqu’à présent ».

C’est ce qu’a fait par exemple le présentateur-star américain Jimmy Fallon. En novembre, l’animateur avait fait le buzz en remplaçant sur Twitter sa photo de profil par un singe du Bored Ape Yacht Club, l’un des NFT les plus populaires (et les plus chers) du moment. Seuls 10.000 de ces primates (tous uniques car créés par des algorithmes) existent sur le Web. Et le plus cher a même été vendu pour 2,9 millions de dollars…

Métavers

Mais les NFT doivent aussi aider Facebook à accélérer dans la construction du métavers. Le groupe s’est donné cinq ans pour construire ce nouvel Internet, peuplé d’avatars en 3D, censé devenir le futur de Facebook. Certes, des métavers (comme le jeu vidéo Second Life) existaient avant l’arrivée des NFT. Mais les biens digitaux achetés dans ces univers (armures, nouveaux personnages, etc.) n’étaient pas transposables ailleurs et n’avaient pas de valeur marchande.

Avec les NFT, Facebook pourra donc mettre un prix sur les biens digitaux que ses utilisateurs achèteront auprès des marques présentes dans son métavers. Certains grands noms du luxe vendent déjà des sacs à main digitaux et autres accessoires dans des jeux vidéo, comme le jeu-star Fortnite.

A terme, les NFT pourraient aussi devenir une source de revenus supplémentaires pour Facebook, au moment où le ciblage publicitaire, au coeur de son business model, devient de plus en plus encadré. Facebook pourrait par exemple prélever une commission sur chaque vente de NFT. OpenSea, la plus grande plateforme d’échange de NFT, prélève 2,5 % sur chaque vente. Elle est désormais valorisée autour de 13 milliards de dollars.

« Lancer une place de marché pour les NFT serait logique pour Facebook puisqu’ils ont déjà leur Marketplace, reprend Alexandre Stachtchenko, en référence à cette sorte d’eBay interne à Facebook. Mais Facebook fonctionne dans un écosystème relativement fermé. Or les NFT tirent leur valeur de la capacité à les posséder, les échanger, les revendre, ce qui n’est possible que dans un écosystème ouvert. »

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