Comment expliquer un tel plongeon ? La révélation d’une série d’escroqueries a sans doute pesé sur la confiance générale des investisseurs. En janvier, la plateforme OpenSea a admis que 80 % des NFT créés gratuitement sur son site étaient des « arnaques, plagiats, spams, fausses collections… ». Un premier procès d’ampleur aux Etats-Unis fin mars a enfoncé le clou. Les deux auteurs présumés de la vente frauduleuse de Frosties – des NFT de crèmes glacées qui leur ont rapporté plus d’un million de dollars, mais dont les 2.000 acheteurs n’ont jamais vu la couleur – encourent vingt ans de prison.

Mais la chute des NFT est aussi intrinsèquement liée à la débâcle récente des cryptomonnaies, qui sous-tendent tous les échanges dans cette économie naissante du métavers et qui sont elles-mêmes entraînées dans le cycle baissier des Bourses mondiales . La capitalisation des monnaies high-tech a été divisée par deux depuis l’automne dernier. Et la chute inédite début mai du stablecoin TerraUSD et sa cryptomonnaie « soeur » Terra (aussi connue sous l’appellation Luna) a secoué les investisseurs : en moins de 24 heures, l’une des dix principales monnaies numériques, valorisée plus de 30 milliards de dollars, est partie en fumée.

En sera-t-il de même des jetons numériques et des univers virtuels reposant sur les blockchains ? Les Cassandre ne manquent pas. Mais pour nombre de crypto-enthousiastes, la crise actuelle est au contraire un moyen efficace de trier le bon grain de l’ivraie numérique, en attendant le retour du printemps des NFT. Après tout, l’éclatement de la bulle Internet a spectaculairement envoyé au tapis des start-up de vente en ligne comme Pets.com. Mais l’e-commerce a fini par s’imposer.

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