A la fin du mois d’août, le gouvernement municipal de Pékin a présenté son plan d’action sur quatre ans, une manière pour les autorités de communiquer et d’indiquer, (pas si subtilement), aux entreprises la bonne direction à prendre. Il s’agit avant tout de « mettre en œuvre de manière approfondie » les instructions du président Xi Jinping et « le déploiement stratégique » du 14e plan quinquennal de développement de l’économie numérique en promouvant la croissance dans les domaines clés du secteur technologique. Plus concrètement, celui des digital humans qui s’apprêtent à envahir les métavers. Pour les connaisseurs,  de politique technologique chinoise, ce terme recouvrirait à peu près tout et n’importe quoi pour Pékin, des avatars contrôlés par les joueurs jusqu’au influenceurs virtuels dont l’Empire du milieu raffole, à l’image des pop stars numériques Ayayi et Luo Tianyi.

 Un gouvernement averti en vaut deux
La reconnaissance par Pékin de l’impact que pourrait avoir cette industrie est tout de même à mettre à leur actif. Comme l’explique Hanyu Liu, une spécialiste des industries chinoises du métavers chez Daxue Consulting, dans une interview accordée à Rest of World : « D’autres pays, comme les États-Unis, peuvent avoir des politiques ou des programmes globaux pour le secteur technologique en général. Mais en Chine, le gouvernement s’implique spécifiquement dans l’industrie du métavers ». Si vous doutiez encore, la réputée Nanjing, Université des Sciences de l’Information et de la Technologie, a dévoilé son nouveau département Ingénierie du Métavers. Pan Zhigeng, le doyen de l’école, a déclaré dimanche au Global Times que le département serait intégré à un plus grand nombre de cours et de disciplines liés aux métavers afin de former davantage de talents, conformément aux besoins des entreprises du secteur. On ne peut pas faire plus clair.

Pour finir, les nouvelles plateformes du métavers proposent déjà aux 1,4 milliards de citoyens chinois de dépenser leur argent – réel – pour personnaliser le look de leur avatar…

Mais pour en revenir à notre sujet du jour, le plan table sur une croissance considérable au cours des prochaines années, avec par exemple un objectif de 7,3 milliards de dollars dans la seule capitale d’ici 2025. Ses auteurs prévoient également que ces avatars seront alors largement utilisés dans les banques en ligne et dans les agences de voyage, mais pas que. Alors que les VTubers, pour « YouTubers virtuels », et les influenceurs virtuels sont maintenant les garants d’une forme renouvelée de célébrité, les agences de marketing et les entreprises de divertissement investissent toujours plus dans le développement de personnalités numériques. Il faut avouer qu’elles seront toujours plus faciles à contrôler que leurs homologues organiques. De son côté, Alibaba a lancé sa propre influenceuse virtuelle pour les Jeux olympiques de 2022, présentée comme une « jeune femme au franc-parler et passionnée de sport ». Je lis dans tes lignes de code comme dans un livre ouvert…. Pour finir, les nouvelles plateformes du métavers proposent déjà aux 1,4 milliards de citoyens chinois de dépenser leur argent – réel – pour personnaliser le look de leur avatar. Le business est florissant.

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