Pour beaucoup de spécialistes, les CBDC ont l’avantage d’élargir l’accès aux réserves des banques centrales au grand public et non plus seulement aux banques commerciales. Mais comme l’expliquait récemment l’économiste Tobias Adrian, une figure importante du FMI, de nombreuses questions subsistent quant à la route à suivre pour les rendre pérennes. « Doit-on les rendre accessibles sur un compte en banque « classique » ou sous forme de jetons numériques ? Devraient-elles être contraintes de payer des taux d’intérêt comme n’importe quel dépôt bancaire « lambda » ? ». Heureusement – pour elles –, les CBDC présentent déjà plusieurs avantages majeurs : « Elles ont le potentiel de rendre les systèmes de paiement plus rentables et plus compétitifs, ou encore de réduire le coût de gestion des liquidités physiques d’un Etat qui s’avère parfois considérable. Elles pourraient également contribuer à améliorer les paiements transfrontaliers, dont les procédures actuelles sont interminables et souvent difficiles à suivre », et plus globalement « bétonner » les systèmes de paiement en les rendant moins perméables aux cyberattaques, tempère Tobias Adrian. Elles pourraient également faire des miracles dans les pays dont une partie de la population ne possède aucun compte bancaire.

Mais tout n’est pas rose. L’un des risques les plus importants serait que tous les usagers décident de retirer soudainement leur argent des banques en faveur de leur portefeuille de CBDC. Les banques devraient alors augmenter les taux d’intérêt sur les dépôts pour conserver leurs clients, ou appliquer des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts, « de quoi ralentir l’économie d’un pays tout entier », rappelle l’économiste. Par ailleurs, si les CBDC réduisent les coûts de transaction en devises étrangères, les pays dotés d’institutions faibles, d’une inflation élevée, de taux de change volatiles… ou de tout cela à la fois, pourraient voir les consommateurs et les entreprises abandonner leur monnaie nationale. Pour contourner ces problèmes, Tobias Adrian – toujours lui – propose aux banques centrales « d’offrir des taux d’intérêt plus faibles sur les avoirs en CBDC, ou de ne les distribuer que par l’intermédiaire des institutions financières existantes ». Vous l’aurez compris, ce ne sont pas les solutions qui manquent. Quoique nos institutions bancaires décident, de toute manière, les marchés financiers semblent prêts à s’adapter technologiquement aux enjeux de leur temps.

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