Ne leur parlez plus d’encadrer une équipe. 20 % des cadres français ne veulent pas ou plus manager d’après un sondage OpinionWay de 2021 réalisé après les confinements successifs. Mais l’on aurait tort de mettre cette désaffection sur le compte de la pandémie. Si le Covid a engendré des changements et nécessité des ajustements, le mal est plus profond. Injonctions contradictoires venues d’en haut, nouvelles attentes des collaborateurs, réunionite aiguë… les managers – le middle management en particulier – sont à bout de souffle. Le manager tampon a vécu. Les organisations archaïques aussi. Puisse-t-il en être de même dans certaines grandes entreprises françaises, qui au nom d’une vision court-termiste de la performance inspirée des pires standards du modèle anglo-saxon justifient l’injustifiable. En témoigne la pratique glaçante du “ranking” décrite par la journaliste Violaine des Courières dans son livre Le Management totalitaire.

Fort heureusement, plus exigeante et moins docile que ses aînés, la génération Z bouscule les codes. Et la nécessité d’une plus grande autonomie des salariés occupe une place de plus en plus centrale. Le management n’est plus seulement vertical, il est l’affaire de tous, “tout le monde peut et même doit jouer ce rôle”, estime Julien Dreher. Comme lui, une nouvelle classe d’entrepreneurs repense la relation aux équipes, teste d’autres méthodes. Comme en atteste le livre Dream Team de Ludovic Girodon qui a compilé les meilleurs retours d’expérience de quelque 400 décideurs. Les récentes découvertes en neurosciences sont elles aussi une mine d’informations pour les dirigeants qui ont tout intérêt à se méfier des biais inscrits dans leurs cerveaux. Parce qu’il n’y a pas de management efficace dans une organisation défaillante, les scientifiques nous éclairent aussi sur certaines pratiques absurdes et pourtant répandues dans bien des open spaces. The Surprising Science of Meetings du chercheur Steven Rogelberg souligne que les réunions chronophages – un cadre américain y passe en moyenne dix-huit heures par semaine ! – et énergivores ne sont pas une fatalité.

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