Lors d’un discours en marge du Web Summit à Lisbonne, Margrethe Vestager a accusé les géants américains de « détruire la démocratie ».

L’Union européenne s’affiche largement au Web Summit, qui se tient cette semaine à Lisbonne . Plusieurs stands présentent son action. Surtout, la star du salon, qui tient la tête d’affiche des intervenants s’appelle… Margrethe Vestager.

La Commissaire européenne à la concurrence s’est présentée mardi matin sur la grande scène, devant plusieurs milliers de personnes, introduite sous les applaudissements comme « l’une des femmes les plus puissantes du monde ».

En robe bleue et baskets, la Commissaire s’est adressée à un public de startuppeurs, expliquant vouloir défendre leur capacité à innover et à poser la question « Pourquoi pas ? ». Ce qui lui a permis de remettre encore une fois sa lutte contre la toute-puissance des Gafa sur le tapis , et en particulier Google.

« Nous n’avons rien à redire sur le fait que Google domine le marché de la recherche en ligne », a précisé Margrethe Vestager, mais seulement après avoir battu froid le géant californien. « Les entreprises comme Google ont une responsabilité particulière. Elles ne doivent pas affaiblir la compétition », a martelé la Commissaire. « Nous avons dû infliger une amende à Google car ils n’ont pas été à la hauteur de cette responsabilité ».

Pour mettre l’audience de son côté, la Danoise a expliqué qu’en valorisant son propre comparateur de prix, Google avait renvoyé ses concurrents en page 4 de son moteur de recherche. « Combien d’entre vous sont déjà allé en page 4 des résultats ? Combien d’entre vous veulent que leur entreprise se retrouve en page 4 ? », s’est-elle amusée à demander, sans que beaucoup de mains se lèvent dans la salle.

Pour défendre l’innovation, la Commissaire a également défendu sa lutte contre les règles fiscales particulières négociées par les grands groupes avec certains gouvernements. « Ce ne doit pas être la taille d’une entreprise, ni ses connexions gouvernementales qui font son succès, mais sa capacité d’innovation et la qualité de ses produits ». Les jeunes pousses ne pouvaient qu’approuver.

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