Voyageurs du Monde : fuite de 8 000 passeports suite à une cyberattaque –
C’est une affaire qui doit laisser les 8 000 clients concernés en colère et dans l’incompréhension. Dans la nuit du 15 au 16 mai, le groupe Voyageurs du Monde a été victime d’une cyberattaque revendiquée par les pirates Lockbit. Quelques jours après, les hackers ont exigé une rançon mais le voyagiste a refusé de céder, comme le relate nos confrères de l’Echo Touristique. Mardi 30 mai, les données de 8 000 passeports français ont ainsi été publiées sur le darkweb. Les passeports publiés sont accompagnés du numéro de téléphone et de l’adresse e-mail de leur détenteur. « Ces données, qui sont des photocopies de passeport collectées facultativement à la demande de nos clients, permettent de faciliter l’organisation de leur voyage (billets d’avion, visa, prestations), explique un communiqué. Les clients concernés seront informés directement sachant que les données biométriques qui restent confidentielles, assurent leur sécurité. » Le groupe tient à minimiser l’impact sur son activité, précisant que cela ne concerne que l’activité « voyages aux collectivités », soit 2% des clients. La sécurité des données est une priorités pour de nombreuses entreprises, notamment celles du voyage qui disposent de renseignements confidentiels (adresse, numéro de passeport, données bancaires…). Malheureusement, chaque année, plusieurs d’entre elles sont la cible de hackers peu scrupuleux. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) préconise de renforcer cette protection en mettant en place des mesures préventives prioritaires. Selon l’ANSSI, en 2022, les attaquants étaient toujours plus performants, impactant l’activité des TPE, PME et ETI (40%), des collectivités territoriales (23%) ou bien encore des établissements de santé (10%). « Les usages numériques non maîtrisés et les faiblesses dans la sécurisation des données continuent d’offrir de trop nombreuses opportunités aux attaquants. Le recours au Cloud et l’externalisation de services auprès d’entreprises de services numériques, lorsqu’ils ne s’accompagnent pas de clauses de cybersécurité adaptées, représentent une menace importante », indique-t-elle à travers un étude. Chez Voyageurs du Monde, après avoir informé la CNIL de cet incident, une cellule de crise a été mise en place.
La stratégie ambitieuse du groupe Renault en matière d’économie circulaire
Quand on est en avance sur ses concurrents – à défaut de l’être sur son temps –, il ne faut pas se priver de s’en vanter. « Pour la deuxième année consécutive, Renault Group était le seul constructeur automobile à faire le déplacement au sommet ChangeNow », un événement de renommée mondiale dédié à la protection de l’environnement qui s’est déroulé du jeudi 25 mai au samedi 27 mai 2023, pouvait-on lire la semaine dernière sur le site Planète Renault. Organisé depuis 2017, ChangeNOW est généralement le point de rencontre des solutions les plus innovantes en faveur de l’environnement et de leurs acteurs. Présent au sein de la zone consacrée à l’économie circulaire, Renault Group a pu détailler sa feuille de route pour décarboner ses activités et les process misent en place en termes d’éco-conception de recyclage de fabrication et d’usage. L’occasion de se présenter, une nouvelle fois, comme le bon élève de son industrie. Des efforts plus que nécessaires et qui ne passeront pas inaperçus. En l’état, l’industrie automobile consomme une part considérable des ressources naturelles extraites, à savoir 85 % du palladium et du rhodium, 40 % du platine, autant pour le lithium, 24 % du cobalt, 10 % du nickel et 8 % du cuivre. Sans oublier que la transition énergétique, bien que primordiale, est une pression supplémentaire sur les ressources. Les véhicules 100 % électriques, qui vont peser jusqu’à 55 % dans les ventes totales en Europe contre environ 8 % en 2021, risque d’accroitre les besoins en lithium de 70 %, en cobalt de 53% et en nickel de 40%. L’heure n’est plus à l’abondance… et la marque au losange l’a bien compris. Recycler pour mieux régner Pour le groupe, le meilleur moyen d’assurer cette transition – et de la rendre viable économiquement – est d’utiliser ses vieilles automobiles pour construire les nouvelles. Les 11 millions de véhicules qui arrivent en fin de vie chaque année représenteraient un potentiel de production automobile d’environ 8 millions pour l’acier et de 5 millions pour le plastique et le cuivre. Luca de Meo, directeur général de Renault, expliquait l’année dernière que « chaque année en Europe plus de 11 millions de véhicules, constitués à environ 85 % de matières recyclables, arrivent en fin de vie ». « Cette ressource est pourtant sous-exploitée », poursuivait-il. « Les véhicules neufs sont composés de 20 à 30% de matière recyclée seulement ». Pour le dirigeant et son groupe, il est clair que « si nous anticipons les règlementations, beaucoup d’acteurs viendront vers nous pour acheter nos process, notre expertise et peut-être la possibilité d’utiliser nos infrastructures ». Win-Win. Se donner les moyens de ses ambitions Cette ambition a donné naissance, le 13 octobre 2022, à une division du groupe dédiée tout spécialement à l’économie circulaire, baptisée judicieusement The Future Is Neutral. « Dans un contexte de transition énergétique marqué par la raréfaction des ressources et l’inflation du prix des matières premières, cette entité développera davantage de solutions technologiques et industrielles. Elle permettra aux acteurs du monde automobile de faire significativement progresser leur taux de matières recyclées issues de l’automobile dans la production de véhicules neufs », avait détaillé le groupe dans un communiqué. La nouvelle division doit également se focaliser sur les technologies de recyclage des batteries. Une thématique qui, au-delà de sa portée environnementale, revêt une importance toute particulière pour les constructeurs qui ambitionnent de réduire leur dépendance aux matériaux venant d’Asie et à leurs éventuelles pénuries – on sait ce que ça a donné depuis 2020 –.
En avril, le trafic aérien intérieur a dépassé son niveau d’avant la pandémie
Le trafic aérien intérieur a atteint 102,9% du niveau du mois d’avril 2019 (en passagers-kilomètres payants). Une première mondiale depuis le début de la pandémie, selon IATA. Ces ratios ont été dopés par la reprise vigoureuse du trafic en Chine, où la politique «zéro Covid» a été abandonnée, fin 2022. En RPK, la Chine atteint en avril 2023, 106% des niveaux de 2019, soit +536% en un an. Aux Etats-Unis, les compagnies aériennes ont elles aussi enregistré un RPK de 103,3%. En revanche, pour les liaisons internationales, la reprise est moins rapide, bien que présente. «À l’échelle globale, le trafic évolue à 90,5% des niveaux d’avant le Covid», a indiqué Willie Walsh, directeur général de IATA.
Que pense le CEO d’Airbnb des cryptomonnaies et des métavers dans le tourisme ?
Pour Brian Chesky, CEO d’Airbnb, les cryptomonnaies pourraient être intéressantes dans une relation de confiance avec les voyageurs : « Nous suivons de près ce qu’il se passe. Absolument. Comme la révolution dans le voyage, il y a clairement une révolution en cours dans la crypto. Airbnb et la crypto ont tous deux des relations intéressantes avec la confiance. Le premier livre blanc sur le Bitcoin disait que le Bitcoin ne nécessite pas de confiance parce qu’il repose essentiellement sur un grand livre public. Airbnb a abordé la confiance d’une manière assez similaire : nous avons repensé un système de confiance où les avis sont l’équivalent d’un grand livre public sécurisé. Le fondateur de Coinbase a été l’un de nos premiers employés. Nous suivons le sujet depuis très longtemps. Avec beaucoup de technologies, il y a une hystérie autour. L’essentiel est que les gens comprennent comment cette nouvelle technologie a amélioré leur vie, au-delà de l’excitation initiale. Je suis vraiment enthousiasmé par certaines applications que les gens pourraient créer pour améliorer leur vie quotidienne », a-t-il déclaré à The Verge. Mais la plateforme n’envisage pas pour autant de proposer de payer en Bitcoin afin d’éviter les frais de change : « À ce stade, ce n’est pas quelque chose que nous prévoyons à court terme. C’est certainement quelque chose que nous devrions examiner. Toute personne qui manipule beaucoup d’argent devrait l’envisager », a expliqué Brian Chesky. « J’espère qu’un Internet en trois dimensions ne remplacera pas la vie réelle » Sur le sujet des métavers, le CEO d’Airbnb s’est montré un peu moins enthousiaste. Il craint notamment que ces mondes virtuels se développement au détriment de la vraie vie et des relations entre les personnes : « Lorsque Mark Zuckerberg a présenté le Metavers, je pense qu’il a dit que l’internet serait tridimensionnel plutôt que bidimensionnel. Je pense qu’il avait une vision très précise de ce à quoi cela ressemblerait. Je crois vraiment qu’Internet va devenir plus immersif, c’est indéniable. Mais Internet va-t-il remplacer la vie réelle ou simplement remplacer le temps d’écran en deux dimensions ? Je pense, et j’espère, qu’un internet plus tridimensionnel remplacera un internet bidimensionnel, mais pas la vie réelle. Si nous remplaçons la vie réelle, alors nous recréerons le film Wall-E, où tout le monde est sur des écrans, déconnecté du monde réel. Je ne pense pas que ce soit la vision d’un technologue, à ma connaissance, que nous n’existions plus dans le monde physique. Ces expériences numériques, pour moi, sont des passerelles. Il existe des moyens pour les gens d’essayer Airbnb pour 10 ou 20 dollars. Ils peuvent entrer en contact avec un hôte sans avoir à prendre l’avion et à séjourner dans la maison de quelqu’un dans un autre pays. C’est un engagement moindre. En général, j’aime suivre une tendance ou suivre le contraire d’une tendance. Les opposés des tendances sont toujours aussi puissants. Pour faire un zoom arrière, je pense que nous vivons une révolution numérique qui a clairement commencé il y a plusieurs décennies. La pandémie a accéléré la numérisation. Si vous regardez toutes les entreprises qui ont vraiment bien réussi, ce sont des entreprises numériques qui numérisent le monde physique. Le centre commercial est devenu Amazon, l’argent est devenu crypto, les hôtels sont devenus des Airbnb. Le numérique en profite. Il y a un risque majeur à la révolution numérique : nous vivons dans l’une des périodes les plus solitaires de l’histoire humaine […]. Cette notion de connexion humaine et ce risque que le monde soit isolé, solitaire et divisé, c’est ce qui fait qu’Airbnb a une raison d’être, c’est notre capacité à rassembler dans le monde physique des personnes issues de cultures du monde entier. Cela sera toujours pertinent tant que les gens seront pertinents dans ce monde ».
Chats et chiens, les nouveaux enfants-rois des Chinois
Court sur pattes et le poil blanc en bataille, Juice (ou « Guozhi » en mandarin) n'est peut-être pas un chien de race mais il jouit d'une excellente capacité d'apprentissage et d'un vrai talent d'acteur. A neuf ans, le petit corniaud s'est déjà illustré dans des dizaines de productions cinématographiques et télévisuelles chinoises. Mais au fur et à mesure qu'il vieillit, son maître, le dresseur d'animaux He Jun, s'inquiète du stress généré par les longues journées de tournage et rêve de trouver une doublure à la hauteur de son acteur vedette. « Nous espérions conserver plus longtemps ses excellents gènes », explique le propriétaire. Problème, le cabot ne peut pas se reproduire car il a été castré dès son plus jeune âge. He Jun finit par trouver la solution en frappant à la porte de Sinogene, la première société de biotechnologie chinoise à fournir des services de clonage d'animaux de compagnie. « J'étais un peu nerveux au début car le clonage est une toute nouvelle technologie de pointe pour moi », indique le maître. Mais la crainte est vite dissipée : « Le petit Juice a vite appris et peut être entraîné aussi facilement que le Juice original. » Sinogene a fait la une des médias en 2017 lorsque ses équipes ont réussi à cloner un chien beagle. Depuis, plus de 500 chiens et chats clonés ont vu le jour dans les laboratoires de l'entreprise à Pékin. Le procédé est bien rodé : des échantillons de peau sont généralement prélevés sur l'intérieur des cuisses de l'animal et, en quelques semaines, Sinogene est en mesure d'isoler son ADN et de féconder un ovule, qui sera ensuite transplanté dans une femelle porteuse.
YSL Beauté vise haut et juste avec Push The Boundaries Prize
#PushTheBoundariesPrize, programme de mentoring destiné à soutenir et à encourager la création chez les jeunes qui en ont sous le pied, vient de démarrer. Une initiative ambitieuse, pleine de sens et de conviction pour l’acteur du luxe qui s’engage de manière stratégique et sur le long terme auprès de la GenZ. Mais pas que. La marque met, comme le martèle Benjamin Biolay, dans l’un de ses derniers titres, « de la beauté là ou il n’y en a pas »… ou plus guère, à savoir, les réseaux sociaux. Pour parler de ce travail exemplaire, Flavie Bromet, Directrice de la communication digitale et de l’engagement YSL Beauté, et Barka Zerouali, CEO créative de la nouvelle agence Hope Paris, co-créatrice de l’opération.
Soupçon de manipulation de cours : Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, en garde à vue
Le PDG de Casino Jean-Charles Naouri a été placé en garde à vue ce jeudi dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Ceci, dans le cadre d'une enquête pour manipulation de cours et délit d'initié notamment, a appris l'AFP de source proche du dossier. Le PDG est auditionné par la Brigade financière, a précisé cette source, confirmant une information du journal hebdomadaire « JDD ». L'enquête a été ouverte en 2020 par le Parquet national financier (PNF) pour « manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive » et « délit d'initié ». Une enquête ouverte suite à un signalement à l'AMF Elle fait suite à un signalement de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et porte sur des faits qui remonteraient à 2018 et 2019. En mai 2022, des enquêteurs de l'AMF s'étaient rendus au siège du groupe ainsi qu'au domicile de Jean-Charles Naouri. Selon une source proche du dossier, cette enquête concerne les liens de Jean-Charles Naouri et du groupe Casino avec le patron de presse Nicolas Miguet. Contacté, l'avocat du PDG de l'enseigne, Me Marie-Alix Canu-Bernard, n'a pas donné suite. Sollicité, Me Sébastien Schapira, qui le représente également, n'était pas joignable dans l'immédiat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Casino : la conciliation démarre, l'action dévisse DECRYPTAGE - Casino soupçonné d'entente avec Nicolas Miguet par le gendarme boursier La semaine dernière, Jean-Charles Naouri , à la tête de l'enseigne de grande distribution depuis 25 ans, a demandé au président du tribunal de commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de conciliation, afin de négocier avec les créanciers du distributeur, qui étouffe sous 6,4 milliards d'euros de dettes. Casino a officialisé vendredi dernier son entrée dans une procédure de conciliation pour une période de quatre mois afin de renégocier son endettement, annonçant sa volonté de céder une centaine de supermarchés et hypermarchés au groupement Intermarché. Le groupe emploie actuellement plus de 50.000 personnes en France et 200.000 dans le monde, sous de nombreuses enseignes.
La banque, le pari manqué d’Orange
Depuis octobre, l'opérateur télécoms tente de trouver un repreneur pour la banque, ses 2 millions de clients en France et en Espagne et ses 700 salariés. Mais au fil des mois, les options se réduisent. Les autres banques ayant passé leur tour, seuls des fonds ont remis une offre, ou plutôt une facture, salée : 900 millions d'euros dans le cas du fonds américain Cerberus . Interrogée la semaine dernière lors de l'assemblée générale des actionnaires, la nouvelle directrice générale s'est contentée de rappeler que des discussions avaient été engagées « en vue d'identifier un partenaire pour accompagner le développement de la banque ». « Comme le conseil d'administration n'a pas pris de décision, je ne ferai pas plus de commentaire », a-t-elle dit. Une vente au plus mauvais moment Selon nos informations, l'opérateur, qui avait déjà tenté sans succès d'ouvrir le capital de sa banque en 2021 , étudie désormais d'autres schémas. Il discute notamment de la cession du seul portefeuille clients, ce qui pourrait cette fois intéresser des banques et nécessiter un chèque moins élevé mais signifierait un démantèlement. Si l'opération aboutit. « En termes de timing, on peut difficilement faire pire. Il y a un reflux massif des valorisations dans la tech et la fintech », souligne un ancien de la maison quand d'autres évoquent une vente « à la casse ». 'Le churn rate dans la banque, c'était quand le client décède', ironise un acteur du secteur. Comment en est-on arrivé là ? La question agite le milieu bancaire qui n'a cessé de scruter à la loupe ce nouveau venu depuis son lancement tonitruant en novembre 2017. Un concept de départ séduisant « A l'époque, je ne faisais pas le malin, raconte le dirigeant d'une banque en ligne. Je me disais : si Orange met beaucoup d'argent, sur le papier, ça peut le faire. » L'idée de départ est effectivement séduisante. Orange dispose du plus gros parc d'abonnés en France qu'il veut monétiser, d'autant qu'il doit faire face au tassement de son activité historique dans les télécoms, plombée par l'arrivée de Free - déjà lui - dans le mobile. L'action Orange se morfond et le PDG de l'époque, Stéphane Richard, doit trouver une nouvelle histoire à raconter aux marchés pour son plan 2015-2020. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE : Orange Bank creuse ses pertes Un an après, Christel Heydemann a bousculé la maison Orange Avec la banque, Orange espère faire coup double : trouver un relais de croissance et réduire son « churn », le taux de désabonnement, cet ennemi des opérateurs télécoms surveillé de près par les marchés. McKinsey, qu'Orange a fait plancher, l'assure : les clients les plus fidèles sont ceux de la banque ; les plus volages, ceux des télécoms. « Churn killer » et « digital gap » Et il y a un créneau à prendre - un « digital gap », disent les slides - car si Fortuneo et Boursorama existent déjà, les banques traditionnelles, elles, vont vers la banque en ligne à reculons. « Il y avait un statu quo qui arrangeait un peu tout le monde finalement. Le 'churn rate' dans la banque, c'était quand le client décède », ironise un acteur du secteur. LIRE AUSSI : Abandons en série chez les candidats au rachat d'Orange Bank Orange Bank : les raisons du divorce entre Groupama et l'opérateur télécoms Pour réussir ce pari inédit - il n'y a pas beaucoup d'autres exemples dans les télécoms - Orange ne mégote pas. Recrutements de professionnels de la banque dont Laurent Paillassot venu de LCL, conférence de presse de lancement digne d'un « one man show », suivie d'une campagne de communication « tapis de bombe ». « Il manquait une banque à la banque », dira un brin bravache Stéphane Richard, qui reste en revanche prudent sur les objectifs : 2 millions de clients à un horizon de dix ans, un point mort au bout de quatre à cinq ans. Un milliard de pertes d'exploitation cumulées Cinq ans et demi plus tard, la jeune pousse n'a pas tenu ses promesses, tant s'en faut. Orange Bank affiche certes près de 2 millions de clients en incluant l'Espagne, derrière le numéro un Boursorama (Société Générale) et ses 5 millions de clients mais devant la banque en ligne de BNP Paribas, Hello bank (750.000 clients), par exemple. Mais l'établissement a accumulé près d'un milliard d'euros de pertes d'exploitation depuis sa naissance, avec un record l'an dernier à 200 millions d'euros à l'échelle de l'ensemble des services financiers du groupe, obligeant sa maison mère à le recapitaliser régulièrement. LIRE AUSSI : Free et Orange : deux stratégies différentes dans les services financiers L'avenir des banques en ligne, un vrai casse-tête pour le secteur financier Surtout, il n'a pas réussi à faire la démonstration de sa plus-value pour le noyau historique des télécoms. « Ce qui manque, c'est le renvoi de valeur de la banque aux telcos. Cela a toujours un peu fait défaut », explique un proche du groupe.
Chanel ouvre un jardin éphémère au cœur de Paris
ace au déclin de la culture du bigaradier, la maison s’emploie à redynamiser la filière. À découvrir lors de l’événement « Jardins Jardin » aux Tuileries. Par Yohan Cervi À l'occasion de l'événement Jardins Jardin, aux Tuileries, à Paris, Chanel présentera sa filière Fleur d'oranger via un parcours olfactif et botanique au cœur d'un jardin de 200 m2. © EDOUARD DUCOS Publié le 01/06/2023 à 10h30 Temps de lecture : 3 min Le bigaradier, c'est l'autre nom de l'oranger amer qui offre chaque année au printemps la célèbre fleur d'oranger, matière incontournable de la parfumerie. Si Grasse jouit d'une renommée majeure pour ses cultures de jasmin ou de rose, c'est moins le cas pour celle de cette fleur blanche au parfum unique. Il faut dire que la filière connaît, depuis un siècle, un long déclin. Pour répondre au développement majeur de la parfumerie au début du XXe siècle, les distilleries grassoises réclament un apport de plus en plus important en fleur d'oranger. En 1900, la région en produit 1 500 tonnes et, dès 1904, les producteurs se rassemblent au sein d'une coopérative agricole (désormais nommée Nérolium) pour distiller eux-mêmes les fleurs. L'entreprise est prospère, tant et si bien qu'au cours des premières décennies, les Alpes-Maritimes concentrent près de la moitié des volumes produits dans le monde ! Malheureusement, durant les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, développement de la synthèse, pression foncière et autres délocalisations à l'étranger mettent la filière à mal. PUBLICITÉ Le jardin éphémère de Chanel s'est ouvert jeudi 1er juin à Paris, et le restera jusqu'à dimanche 4 juin. © EDOUARD DUCOS Pour Chanel, une fleur qui vaut de l'or Toujours très qualitative, mais devenue confidentielle, la production de la fleur d'oranger française s'établit désormais à cinq tonnes par an. Triste constat. Mais pour Chanel, la fleur vaut de l'or. Dès la naissance de l'iconique N°5 en 1921, le parfumeur attitré de la maison, Ernest Beaux, convoque depuis son laboratoire cannois les plus belles matières premières qui abondent aux alentours, parmi lesquelles le néroli grassois (le nom de l'huile essentielle de fleur d'oranger). Une matière qui se déploie en majesté également dans des créations plus récentes, comme l'Eau de Cologne, de la ligne Les Exclusifs et Paris-Riviera, de la collection Les Eaux de Chanel. À LIRE AUSSICe qu'il fallait retenir du défilé Cruise 2024 Chanel à Los Angeles C'est donc tout naturellement que la maison entreprend désormais de soutenir et développer cette filière précieuse. Grâce au partenariat établi avec le groupe Mul, allié de confiance depuis plusieurs décennies, et avec l'aide de la coopérative Nérolium et de l'agrumiculteur bio Jean-Noël Falcou, Chanel organise la relance de la culture du bigaradier en pays de Grasse. Soixante producteurs et propriétaires de terrains de bigaradier, à Vallauris et au Bar-sur-Loup, sont désormais formés pour garantir la pérennité d'un patrimoine précieux. Avec pour objectif de produire dix tonnes annuelles à l'horizon 2026, 600 nouveaux pieds de ce petit arbre sont sur le point d'être plantés sur une surface de 15 000 m². Une pratique millimétrée, où rien ne se perd Entre-temps, les pratiques n'ont pas changé. Durant le printemps, les fleurs sont récoltées à la main, à l'aube, lorsqu'elles sont encore très concentrées en principes odorants. Elles sont ensuite distillées à la vapeur d'eau pour produire le fameux néroli. À l'issue de la récolte, les arbres sont taillés et le bois et les rameaux permettent d'obtenir l'huile essentielle de petit-grain, à l'odeur verte. Quant aux oranges amères, cueillies en hiver, elles servent à la fabrication de confitures, de vin d'orange ou encore d'oranges confites. Ainsi, dans ce projet qui fonctionne en économie circulaire, rien ne se perd. L'ensemble est cultivé dans une démarche d'agriculture biologique et avec une forte dimension sociale (formation des propriétaires, partenariats avec les écoles et les centres de formation du département pour des stages et des contrats d'apprentissage), dans le but d'assurer une culture pérenne. Visiter le jardin de Chanel, c'est s'assurer de pouvoir sentir d'agréables parfums aux senteurs fleuries. © EDOUARD DUCOS Afin de faire découvrir au grand public cette filière unique, Chanel s'associe cette année encore à l'événement « Jardins Jardin », qui se tiendra au jardin des Tuileries du 1er au 4 juin. Au cœur d'un jardin de 200 m², la maison invite à un parcours olfactif et botanique unique au cœur des bigaradiers. L'occasion de respirer, au cœur de Paris, un doux air fleuri.