HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Modi, l’influenceur en chef

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

La scène a été amplement relayée par les médias et les réseaux sociaux. Le 25 février, Narendra Modi, le Premier ministre indien, enfile une tunique orange et un scaphandre pour aller faire une « puja » (rituel d'offrande) à plusieurs mètres sous l'eau, à Dwarka, une ville sainte hindoue située dans son fief du Gujarat. Les images prises par les agences de presse sont hallucinantes : on peut y voir Modi assis en tailleur au fond de l'eau, mains jointes devant la poitrine, puis agitant un éventail fait de plumes de paon au-dessus de ruines sous-marines. Cette séquence est la dernière d'une longue série de mises en scène qui ont un héros principal : Narendra Modi. Au mois de janvier, on pouvait voir le Premier ministre faire du masque et du tuba dans l'archipel indien de Lakshadweep. Une vidéo de sa visite a ensuite été partagée sur la chaîne YouTube du Premier ministre. L'opération de communication était destinée à promouvoir les îles indiennes au détriment des Maldives voisines, vues d'un mauvais oeil par l'Inde depuis que le nouveau président de l'archipel paradisiaque, Mohamed Muizzu, a décidé de se rapprocher de Pékin plutôt que de New Delhi. Registre populiste Ces mises en scène qui s'inscrivent dans un registre populiste font écho à celles organisées il y a quelques années par Vladimir Poutine : Poutine sur son cheval dans les montagnes de Sibérie, Poutine en kimono sur les tatamis, Poutine pêcheur d'amphores dans la mer Noire… Agé de 73 ans, le leader hindou semble lui aussi vouloir prouver que, malgré son âge, il reste un homme fort, viril, courageux. Un vestige de ses années passées au Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), une organisation extrémiste hindoue qui encourage la bonne santé physique de ses membres. La multiplication de ces sorties n'est sans doute pas un hasard : Modi briguera un troisième mandat de Premier ministre à l'issue des élections législatives qui se dérouleront au printemps. LIRE AUSSI : Inde : comment Modi a pipé les dés du jeu démocratique Inde : avant les élections, Narendra Modi multiplie les promesses d'aides aux plus pauvres Toutes ses « aventures » sont calibrées pour les réseaux sociaux et sont abondamment relayées sur les plateformes. Cela fait de Narendra Modi l'influenceur en chef du pays le plus peuplé du monde. Les réseaux sociaux sont le médium parfait pour Modi, qui ne parle presque jamais aux médias et ne donne pas de conférence de presse. Fait notable : Modi aime enfiler les habits de « prêtre en chef » du géant asiatique, n'hésitant pas à endosser un rôle religieux dans un pays pourtant pourvu d'une constitution laïque. La cérémonie sous-marine à Dwarka était de nature religieuse. En janvier, il avait déjà enfilé la tunique de sauveur de l'hindouisme en chapeautant l'inauguration du controversé temple de Ram à Ayodhya. Maître des réseaux sociaux Modi et son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), sont passés maîtres dans l'utilisation des réseaux sociaux : Facebook, Instagram, X, YouTube mais aussi WhatsApp. Lorsque Modi est critiqué ou bien moqué, des millions d'internautes se mobilisent pour défendre le leader hindou, organisant parfois de violents raids numériques contre ceux qui osent s'en prendre au Premier ministre. L'impact de ces opérations de communications est d'autant plus grand que la population a massivement adopté le smartphone depuis l'accession au pouvoir de Narendra Modi. En 2012, l'Inde ne représentait que 2 % du trafic mondial de données mobiles. Aujourd'hui, c'est 21 %. Le pays consomme plus de données que les Etats-Unis et la Chine réunis. Une révolution permise par Jio, l'entreprise du magnat Mukesh Ambani, qui, à l'image de Free en France, a cassé les prix des forfaits mobiles. Don d'ubiquité En plus de cette stratégie numérique, Modi sature l'espace public. Difficile de faire 100 mètres à New Delhi, la capitale, sans voir un portrait du Premier ministre. Les affiches à son effigie installées partout à Delhi à l'occasion du G20 de septembre dernier n'ont toujours pas été enlevées. Modi s'est offert l'ubiquité aux frais du contribuable indien. De coûteuses cabanes à selfies avec une réplique grandeur nature du leader hindou ont même été installées dans plusieurs stations de train et dans certains parcs publics de la ville. Un tel culte de la personnalité est inédit dans l'histoire politique indienne.

Google must adapt to search engines becoming legacy technology

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

The disrupter disrupted Until now. AI is different. And Google is feeling it. This is a new category that Google has little claim on. It’s also a category with directly comparable rivals. Ones that you can jump into bed with any time and try out. Ones that keep getting better and keep getting talked about in the media. And it’s a category that is fundamentally different from the indirect services like search or mail where Google has prospered. You go to Gemini and ask it to make things or answer questions. If the subsequent responses are stupid or inferior to other options, it’s not the fault of the internet, it’s the fault of Gemini. And users can see it. Even Google acknowledges it. “I know some responses have offended our users and shown bias,” Google’s CEO Sundar Pichai recently told his staff. What a special day that must have been for Pichai. To be a fly on his Palo Alto wall when he realised that, because of his team’s ham-fisted attempts to apply diversity to AI, the outcome had become hilariously inappropriate. And that he now had to apologise to the very people that his company had been trying to protect, for a sin it had been explicitly trying to absolve itself from. “To be clear… we got it wrong… we know the bar is high for us and we will keep at it for however long it takes.” Pichai is right, of course. It’s early days. And given he sits on top of a gigantic company with gigantic revenues, housing enormous incentives to innovate with AI, it’s likely that Google will get its shit together and Gemini will smarten up and stop drawing pictures of Native American pontiffs. A couple of long-term concerns remain, however. As a brand like Google softens internally, it becomes associated with the past externally. With the 1990s. With your Uncle Terry. With PCs. Windows. Old shit. The main issue is Google’s age and size. These are both significant advantages. But they also play a reverse role when it comes to disruption and category evolution. The history of marketing is littered with examples of brands that grew and then dominated their time, their categories and their market. But in domination comes danger. Bureaucracy blossoms. Arrogance grows. The pirates jump ship, to be replaced by second-rate politicians. Companies forget the fire of market orientation. They start to think they deserve market share. That consumers owe them. Legacy makes them soft. And as a brand like Google softens internally with age, it also becomes externally associated with the past in the minds of consumers. With the World Wide Web. With the 1990s. With your Uncle Terry. With PCs. Old shit. Brand heritage is a double edged sword. Its legitimises you and limits you at the same time. Add to that a tranche of hungry new competitors unencumbered by politics, political correctness or conservative shareholders, and you have the perfect recipe for imminent change. When founders Sergey Brin and Larry Page met they were broke, in their 20s, and had zero skin in the game. Today they are two of the richest people on the planet and sit on the board of one of the world’s biggest companies. They should fear the 21st-century version of themselves. Two unlikely college students currently sitting in an Ivy League bedroom,  working on AI, eating pizza and giving not a single fuck about anything. An outdated mission And one further specific issue now hangs heavy for Google. Its mission may also be becoming irrelevant. In possibly the biggest ever exemplar of ‘what got you here will not get you there’, the company faces an upcoming existential moment squarely centred on the company’s founding vision. Coined back in 1998 at the very origin of the company, Google’s mission (above) is unusual in that it is free from the usual purpose-wank that afflicts so many big positioning statements. And it’s even rarer because it truly operates as a North Star for the whole organisation. Google really did set out to fulfill this mission all those years ago and as the information grew and the organisational challenges followed, Google managed it all. It was a mission that was perfectly timed for the explosion of too much information in the late 20th century, and the growing digital potential to organise it for grateful users as a new century emerged. But what if society is about to change? What if the new AI era is one in which people do not need the organisation of their information? And don’t want access to it all? What if, as is so often the case, the consumer decision-making process is about truncating a step? What if people don’t want all the world’s information organised and accessible anymore? What if they just want the answer? Courtesy of AI. Now. Think about it. Your grandchildren will laugh when you tell them how you would type a query into a box. Then you would get a long list of ‘search results’. Pages of them. And you would then peruse those pages for information. The more results your search revealed, the better you thought the ‘search engine’ was. They will laugh at the box, at the typing, at the list, and the hilarious bit where you scan the answers using your mouse. Because for the whole of their mid-21st-century life, they have just asked for and immediately been given The Answer. Organising information and making it accessible to you will become the equivalent of a DVD rental for generations ahead of us. And, like Blockbuster or Kodak or American Railroads, or all the other companies that missed the next kink in the eternal chain of consumer evolution, it’s not that Google does not see the changes up ahead. It’s that everything thus far in its quarter-century evolution has been built to serve a mission that may now be irrelevant. And it must change course and culture and operations in time to keep up with others that carry much less baggage and possess a far greater incentive to change the current status quo of the market. What made Google great for one era makes it weaker than others for the next. The heart of Google’s challenge is not amateurishly woke programming or even a hilariously stupid AI product. It’s that search engines are a legacy technology. That a 30-year window might be closing. And with it, much of Google’s long-established market power.

Pourquoi Apple enterre pour de bon ses rêves de voiture du futur

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

La nouvelle a été annoncée par Kevin Lynch et Jeff Williams, respectivement vice-président et chief operating officer du projet mort-né, lors d’une réunion interne qui s’est déroulée la semaine dernière. Un volte-face qui fait tache compte tenu de l’étendue des ressources humaines et financières qui lui étaient allouées. Une enquête récente du New York Times révèle qu’Apple aurait ainsi dépensé plus de 10 milliards de dollars au cours de son cycle de développement. Une analyse minutieuse – et peu encourageante – des ressources qu’il aurait encore fallu lui allouer aurait définitivement fini de convaincre les dirigeants.       Apple avait commencé à travailler sur cette initiative en 2014 qui comptait près de 5 000 employés dédiés au plus fort de son développement. Mais au fil des ans, la maison mère n’a eu de cesse de revoir ses positions. Avant toute chose, et comme le rapportait déjà le New York Times en 2016, elle est rapidement passée de l’ambition de « concevoir et produire un véhicule autonome » à se ‘’contenter’’ de développer « la technologie sous-jacente » en vue d’éventuels partenariats. Embouteillage aux manettes Symptôme de ces innombrables tâtonnements, les ex-dirigeants de grandes entreprises automobiles se sont succédé à la tête du projet. Elle avait d’abord donné son entière confiance à Steve Zadesky, ancien de chez Ford, avant d’inviter Chris Porritt, ancien ingénieur en chef chez Aston Martin et ex-vice-président de l’ingénierie pour les véhicules électriques chez Tesla, à rejoindre les rangs avant de finalement remplacer le premier par Bob Mansfield, un vétéran de la firme, à la retraite à ce moment-là, sans grande expérience en la matière. C’est sous son impulsion que les équipes se sont davantage concentrées sur l’aspect logiciel du véhicule. On ne commentera même pas la flopée d’ingénieurs et de techniciens recrutés ici ou là, comme encore récemment avec l’arrivée en 2022 de Luigi Taraborrelli, ancien patron en charge des châssis des voitures de Lamborghini. Cette instabilité à tous les étages a conduit l’entreprise à retarder plusieurs fois le lancement officiel. Les dernières informations qui circulaient prévoyaient une commercialisation pour 2028 au minimum, des siècles en retard sur les nouveaux leaders du secteur, tels que Google ou Tesla.     Impossible de rester dans la roue Sans oublier que les belles promesses des débuts ont vite déçu les quidams, notamment par les limites technologiques et réglementaires en vigueur qui empêchent véritablement de lâcher une armée de véhicules autonomes sur nos routes. Un contexte plus compliqué que prévu qui a incité l’entreprise à aller voir ailleurs, comme récemment avec le développement – et la sortie cette fois – du Vision Pro, sa tentative de casque de réalité virtuelle dont on vous a parlé ici et là. Selon Bloomberg, une part importante des employés liés au Projet Titan a déjà été réaffectée à d’autres projets liés à l’intelligence artificielle au sein de l’entreprise. Juan Francisco Calero, directeur éditorial du journal espagnol Carwow expliquait enfin que l’arrivée de la Chine sur le secteur – plus large – des véhicules électriques en Chine avait définitivement changé la donne. Apple n’avait tout simplement pas la capacité financière pour lutter, la retraite d’un secteur qui lui tendait pourtant les bras était devenue inévitable.     Les meilleures idées ont une fin De manière globale, il semblerait que la marque à la pomme considérait avant tout son entrée dans le secteur automobile comme un moyen de soutenir ses ventes de matériel. Par cette stratégie, elle évite de sortir complétement du cockpite : son système d’exploitation pour automobile intitulé Carplay est déjà utilisé par l’ensemble des véhicules estampillés Porsche et Aston Martin. Selon Apple – donc cela vaut ce que ça vaut –, il susciterait déjà la convoitise de nombreux autres constructeurs tels qu’Audi, Ford, Jaguar, Land Rover, Mercedes, Volvo et Renault. Un avenir radieux en tant que copilote… cela permet d’avoir au moins une main sur le trophée.

IA : en immersion avec les robots-journalistes

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

Début janvier, un journaliste de « L'Est républicain » demande à un logiciel d'intelligence artificielle générative de lui suggérer une phrase accrocheuse pour présenter un article sur les réseaux sociaux. Il s'agit de l'arrestation d'un Madrilène qui avait imaginé un système ingénieux pour cacher une grande quantité de drogue dans sa voiture. Le logiciel lui a proposé ceci : « Bravo à ce conducteur espagnol pour son astucieuse utilisation d'une voiture pour transporter de la drogue ! » Le 14 février, le même logiciel propose, au sujet d'une Péruvienne qui a coupé le pénis de son compagnon : « Et joyeuse Saint-Valentin à tous ». Non, ce n'est pas une blague. Juste une illustration de la manière dont un robot, aussi rapide et créatif soit-il, peut altérer une information, vraie au départ. L'intelligence artificielle (IA) générative arrive encore à pas comptés et encadrés dans les rédactions professionnelles - les suggestions faites par l'IA au journaliste de « L'Est républicain » n'ont évidemment jamais été publiées - , mais elle envahit déjà tous les recoins du Web. Fausses photos de Taylor Swift dénudée, fausse voix de Joe Biden appelant ses électeurs du New Hampshire à ne pas aller voter, tentatives multiples des Russes de déstabiliser les démocraties européennes… Les alertes se multiplient en cette année 2024 où la moitié des citoyens de la planète vont élire leurs représentants. L'IA n'a pas inventé la désinformation, mais elle rend la manipulation plus difficilement identifiable. LIRE AUSSI : ENQUETE - Intelligence artificielle : la presse cherche une alternative au pillage RECIT - La vie quotidienne avec ChatGPT, ça donne quoi ? Et pourtant, ceci n'est pas une enquête sur les « fake news ». C'est une exploration de la façon dont les professionnels de l'information, qui évoluent dans un environnement plus que jamais brouillé, peuvent se saisir de cet outil sans perdre leur raison d'être : la publication d'informations sourcées, vérifiées et analysées. Nombre de médias, et en particulier en France, cantonnent pour le moment l'IA à des tâches périphériques, notammentdestinées à élargir leur audience. La lecture, par une voix synthétique, des articles écrits ou leur traduction. « Le Monde in English » n'aurait pas été créé sans l'IA - il aurait fallu une armée de traducteurs - mais sa publication reste soumise au contrôle de journalistes anglophones. Le quotidien du soir vient d'ailleurs de conclure un accord avec OpenAI (maison mère de ChatGPT) pour à la fois entraîner le modèle mais aussi apparaître comme une référence dans les réponses du robot. Les journalistes sont les gardiens du réel. Florent Latrive Directeur adjoint de l'information de Radio France A Radio France, un logiciel de transcription automatique de toutes les émissions a été intégré au système rédactionnel. Les journalistes retrouvent plus rapidement un son pour nourrir le site Web, « mais il n'y a aucune publication automatique », souligne Florent Latrive, directeur adjoint de l'information. LIRE AUSSI : Ce qu'implique l'accord entre OpenAI et « Le Monde » La désinformation, risque mondial majeur, selon Davos Question d'éthique - « les journalistes sont les gardiens du réel » - et aussi de performance des outils. « Dès qu'on doit transcrire un reportage avec des sons d'ambiance ou des noms étrangers comme pour la guerre en Ukraine, l'IA fait beaucoup d'erreurs », explique Matthieu Beauval, responsable de l'innovation. Et d'ajouter : « Notre Graal, ce serait la transcription automatique de nos programmes pour les sourds et malentendants, mais on ne l'a pas encore. » Pour mieux comprendre cette technologie en progression rapide, l'heure est au partage d'expériences entre radios publiques. Radio France observe avec envie comment la radio bavaroise Bayerischer Rundfunk géolocalise ses auditeurs afin de leur proposer des contenusadaptés àleur environnement. Radio-Canada est en train de tester si, à partir d'un sujet réalisé par un journaliste, l'IA sait conserver l'intégrité de l'information tout en choisissant des mots adaptés à un public jeune. Les journalistes d'investigation qui travaillent sur des fuites massives de fichiers informatiques lorgnent aussi l'IA pour sa capacité démultipliée à retrouver un mot, un nom, ou un chiffre précis parmi des dizaines de milliers d'autres. LIRE AUSSI : ANALYSE - Quand la mauvaise info chasse la bonne EXCLUSIF - « L'intelligence artificielle va bouleverser tous les secteurs », annonce Sundar Pichai Discuter avec les chefs de projets IA dans les médias, c'est passer de l'excitation face aux potentialités de cette nouvelle révolution à une recherche technique pointue pour en identifier les défauts. « On n'a qu'une seule chance de faire bonne impression, donc on ne peut pas se planter », insiste Maxime Saint-Pierre, responsable des développements numériques de Radio-Canada. La défiance étant souvent de mise à l'égard des médias, ceux-ci ne veulent pas perdre ce qui leur reste de crédibilité. Voilà pourquoi la plupart des chartes IA dont ils se sont dotés prévoient une intervention ou un contrôle humain ainsi qu'une transparence vis-à-vis du public - signaler tout contenu produit par l'IA. Le vrai ou le faux n'a pas de sens pour une intelligence artificielle. Ioana Manolescu Chercheuse en intelligence artificielle Mais tous ne prennent pas les mêmes précautions. Aux Etats-Unis, une chaîne de télévision, Channel 1 AI, quasiment entièrement faite par intelligence artificielle, est en cours de lancement. Un pari risqué pour la fiabilité de l'information. « Le vrai ou le faux n'a pas de sens pour une intelligence artificielle car elle va toujours tenter de donner la réponse la plus probable d'après les informations dont elle dispose », souligne Ioana Manolescu, directrice de recherche à l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et à Polytechnique. Et « si son corpus d'entraînement contenait des choses fausses, il faudra toujours vérifier les résultats de l'IA à la main », poursuit la chercheuse. D'où les multiples erreurs des robots conversationnels grand public (ChatGPT ou Bard), entraînés sur le Web. A l'automne 2023, l'outil Bing (devenu Copilot) de Microsoft a été testé à partir de questions simples sur des élections en Allemagne et en Suisse. Verdict : « L'IA est allée chercher des informations de presse et y a introduit des erreurs », explique Marc Faddoul, directeur d'AI Forensics, une ONG spécialisée dans l'étude des algorithmes. LIRE AUSSI : Ces sites qui « recopient » des articles grâce à l'IA ChatGPT pourrait servir de « superpropagateur d'infox », selon Newsguard Et ce n'est pas tout. Les intelligences artificielles génératives sont à l'origine des logiciels de langage - « large language models » ou LLM - seulement entraînés à reconnaître les mots et la structure d'une langue donnée. Toute tâche ou données plus spécifiques nécessitent de greffer un logiciel supplémentaire au LLM d'origine. Mais il y a un gros hic : le LLM n'oublie rien et pourra, incidemment, ressortir une donnée fausse enregistrée lors de son entraînement. « La meilleure façon d'assurer un maximum de fiabilité aux réponses de l'IA est de la nourrir, dès sa création, de données strictement vérifiées », dit encore Ioana Manolescu. Les incertitudes du « fine tuning » Mais créer sa propre IA est long et très cher. Les médias peuvent donc être tentés de se tourner vers une solution plus rapide et moins onéreuse : acquérir un LLM déjà entraîné, l'adapter à leurs besoins et lui demander de ne puiser ses réponses que dans les données maison, vérifiées et sécurisées. Cela s'appelle, selon la méthode choisie, le « fine tuning » et la RAG, et cela coûte « de quelques dizaines à une centaine de milliers d'euros », estime Aimé Lachapelle, de la société de conseil Emerton Data. Quid du risque de résurgence de données fausses ? Nicolas Gaudemet, directeur de l'IA chez Onepoint, relativise : « Si l'on contraint un outil déjà entraîné comme GPT-4 à ne répondre qu'avec un corpus de textes fiables, alors les risques d'hallucination de l'IA seront très réduits. » En clair, le logiciel ne formulera pas une réponse incohérente (telle Taylor Swift est présidente des Etats-Unis), mais il pourra quand même donner une réponse datée donc inexacte (Bill Clinton est le président des Etats-Unis ou présenter une loi abrogée comme encore en vigueur). Pour les propriétaires des médias, c'est un calcul bénéfice-risque entre économie et crédibilité. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : les médias français explorent toutes les pistes ZOOM - Médias : les premières expériences 100 % IA Retour à Radio France où l'on a décidé de mettre « ceinture et bretelles » en concluant un partenariat avec le groupe de chercheurs d'Ioana Manolescu et l'Inria. Un outil - Stat Check - a été créé de toutes pièces et entraîné sur les données de l'Insee et d'Eurostat pour répondre aux besoins de l'équipe de journalistes du « Vrai ou Faux » de France Info. Stat Check transcrit et analyse, phrase par phrase, les propos tenus par les invités des matinales radio et télé et sur une série de comptes X. Quand l'un d'entre eux contient un chiffre vérifiable, l'IA le signale au journaliste, qui peut demander à Stat Check de rechercher une correspondance dans les données de l'Insee et d'Eurostat. L'intelligence, pas encore Suffit-il d'appuyer sur un bouton pour vérifier une déclaration ? « Les politiques citent rarement des chiffres sortis de nulle part, prévient Emilie Gautreau, la cheffe de la cellule 'Vrai ou Faux'. Pour déterminer l'exactitude de leurs propos, on doit, entre autres, vérifier comment le chiffre cité a été établi, son contexte et s'il n'a pas été présenté de façon biaisée. » Emilie Gautreau estime à une sur cinq le nombre de chroniques pour lesquelles son équipe recourt à Stat Check. Et d'ajouter : « Stat Check est avant tout utilisé par notre service comme outil de veille et de détection des données vérifiables, une aide pour ne rien louper. » Pour le moment, un fournisseur de sujets à traiter, davantage qu'un robot-vérificateur. LIRE AUSSI : Google prêt à mettre une IA au service de grands journaux américains IA : Axel Springer inaugure avec OpenAI un nouveau type d'accords avec la presse Récapitulons. Pour l'instant, l'IA ne sait pas trouver une information ailleurs que dans des bases de données, et elle ne sait pas non plus l'analyser. Alors pourquoi tant d'agitation autour d'une technologie pas - encore - au point s'agissant d'information ? Pour des raisons à la fois pratiques - on l'a vu - et économiques. Lorsque le grand public s'est saisi d'une innovation, aucune entreprise ne peut s'en détourner, sous peine d'être balayée. « L'intelligence artificielle va révolutionner le journalisme et l'industrie des médias, en pouvant soutenir - ou remplacer - le journaliste », écrivait dès février 2023 Mathias Döpfner, le patron du groupe de presse allemand Axel Springer, en annonçant des suppressions d'emplois. Selon lui, seuls seraient préservés les reporters et les éditorialistes. Mais il existe bien d'autres métiers dans le journalisme - infographistes, rédacteurs, éditeurs… Est-il possible et souhaitable qu'ils disparaissent ou soient transformés en simples contrôleurs de la production d'une IA ? LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'AI Act ouvre la voie à des négociations pour rémunérer les auteurs ENQUETE - Intelligence artificielle : demain, tous chômeurs ? En France, une montée en température a eu lieu quand la direction de « L'Est républicain » a annoncé aux élus du personnel vouloir tester une version maison de ChatGPT pour aider à corriger, couper et titrer les articles envoyés par les correspondants locaux. « On n'a pas bloqué l'expérience, mais on a commandé une expertise », raconte Eric Barbier, délégué syndical du Syndicat national des journalistes (SNJ). Les résultats sont attendus prochainement. Dans un secteur déjà bousculé, économiquement et socialement, par la première révolution numérique, la méfiance est souvent de mise entre patrons et syndicats. « L'opposition à l'IA n'est pas frontale, mais on veut être associé », souligne Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT. « Aider le journaliste dans son travail, oui, à partir du moment où il y a une transparence. Remplacer des postes par des IA, non », abonde Agnès Briançon, première secrétaire générale du SNJ. « Les syndicats ne veulent rien changer », veut croire un responsable patronal, qui justifie ainsi la réticence de certains PDG à jouer cartes sur table avec leurs salariés. Et pourtant, de la capacité des uns et des autres à discuter ensemble dépendra la réponse à cette question : Mathias Döpfner est-il un boutefeu ou un pionnier ?

Pourquoi Carrefour et Auchan jouent leur avenir sur leurs marques distributeurs

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

Fin février, Yves Claude, le président d'Auchan Retail, annonçait aux « Echos » sa volonté « de passer de 30 % à 50 % des ventes » avec les marques du groupe. Il y a un an et demi, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, présentait son plan 2026 et déclarait au « Parisien » : « Notre marque distributeur sera la clé de voûte du changement de notre modèle commercial. » LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment Leclerc, Carrefour et leurs rivaux musclent la promotion de leurs marque ZOOM - Alimentation : ces PME acculées à la performance par l'essor des MDD Lait : Sodiaal espère offrir aux éleveurs 50 centimes par litre en 2024 Chez le pionnier des hypermarchés français, la MDD représentait 25 % du chiffre d'affaires en 2018. Elle est passée à 33 % et devra atteindre les 40 % en 2026, au moins. « Un produit sur deux chez Carrefour sera de notre marque propre » pronostiquait le dirigeant. Qualité équivalente Selon l'institut Circana, les marques de distributeurs ont trusté 35,4 % des ventes de produits de grande consommation en 2023. La hausse l'an dernier a été de 1,6 point en valeur et de 0,8 % en volume. En parallèle, les grandes marques dites « marques nationales » perdaient 6,2 % en nombre de ventes et 1,6 point en chiffre d'affaires. « Un changement d'équilibre » relève Emily Mayer, analyste chez Circana. Toutes les catégories de produits sont concernées, de l'hygiène aux produits d'entretien en passant par la crémerie. La magie des marques propres tient en un tour : elles sont 25 % à 35 % moins chères que les grandes marques, pour une qualité que les consommateurs apprécient. Un sondage Circana montre que 88 % des Français se disaient satisfaits de leur qualité et que la moitié de la population considérait que leur qualité était équivalente à celle des marques nationales. Aldi et Lidl Les enseignes françaises suivent le chemin de leurs homologues européens. Les marques de distributeurs pèsent 43,5 % en Allemagne, royaume d'Aldi et de Lidl chez qui leurs marques occupent 80 % des rayons. En Espagne, le ratio atteint 48,3 % sous la férule du leader national Mercadona, pour 41,6 % aux Pays-Bas. « La bataille des distributeurs, c'est la différenciation. Celle des industriels, la supériorité des produits. Les marques propres sont au coeur de ces enjeux » commente Pierre-Alexandre Koch, associé du cabinet de conseil Kearney qui souligne que « les MDD renforcent la loyauté des clients pour un coût nettement moins élevé que les remises et promotions cagnottées sur les cartes ». « Aux Etats-Unis, les enseignes travaillent en partenariat avec les grandes marques, c'est moins le cas en Europe » constate-t-il.

It is up to marketers to make a sustainable world a reality

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

The mission for the advertising industry, should you choose to accept it, is to take a pivotal role in accelerating the transition to higher productivity and a sustainable economy at the same time. Take the framing, explaining and desire-creating powers of marketing and advertising and use it to present more productive and sustainable choices to citizens. The rise of ‘greenhushing’: Why are brands going silent about their sustainability efforts? We call this ‘Sustainable Advertising’, and, in our new book of the same name, we invite everyone in the industry to sign up for a simple manifesto to play their part. Why now? Well, simply because of the urgency to make a big intervention. We believe it will be businesses that will continue to drive change, and the most important questions will be: who is leading them, and will they be a force for good? Our vision is for an industry that shapes demand for the products and services of the sustainable economy, while reinventing its own ways of working and attracting the brightest and most creative minds to the cause. Marketers need to be an active contributor to the advertising industry’s sustainable manifesto. Our solutions are from the world of marketing and advertising because we have worked for several decades in this world. We believe in what it can (and cannot) do, based on our experiences. We are not proposing that marketing or advertising are the only solutions, just that they can make a significant contribution whenever put to good use. All citizens from every walk of life will need to do their bit. When it comes to other professions, we leave that for others better qualified. We are also reflecting on the first three years of Ad Net Zero: a cross-sector, practical, systematic approach to the climate emergency. Thanks to the tangible support of a couple of hundred courageous companies and trade bodies around the world, from the very biggest to the very smallest, new tools and measurement frameworks to help businesses decarbonise and become a force for good in the green economy are available and in use, with more to come. Primark chief customer officer: Greenwashing regulation could act as ‘deterrent’ on sustainability We also take a close look at the magic ingredients required to create sustainable behaviour change. A key conclusion from our review is we will see more effective results through aspirational and emotional reframing, with a focus on the personal benefits to the customer and their loved ones of said product or service. The rules of great behaviour change campaigns apply as ever – make more sustainable choices easy, accessible, socially desirable, and timely. Attempting to get millions of people to make choices “for the right reasons” may only impede the sustainable economy. Take Ebay’s partnership with ITV’s Love Island, and Hellmann’s ‘Cook Clever, Waste Less’ with Channel 4. With a primary focus on expressing individuality and saving money respectively, each promote aspirational behaviour changes that can also make a sustainable difference. Even portraying more sustainable ways of living in the storyline for an ad for another product can contribute extensively to normalising those better behaviours. Marketers need to be an active contributor to the advertising industry’s sustainable manifesto. From equipping ourselves to become climate literate and do everything we can to avoid greenwashing, to urging our businesses and suppliers to set carbon reduction and net zero targets and holding each other to account for progress. If we succeed, the book will become a hostage to the future. Everything in it will look small, when compared with your achievements that follow.

John Lewis recruits 1 million new customers amid return to profit

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

The business attracted one million new customers to reach 22.6 million, with Partnership sales up 1% to £12.4bn. Despite the profit gains, the retailer confirmed it will not reinstate its Partnership Bonus – only the third year no bonus has been awarded since 1953. The business claims that at this point in its “transformation” the intention is to invest in retail and instead pump a “record” £116m into pay this year. The rollout of the first pan-partnership loyalty scheme remains under development. Slated for introduction this year, the business hired former Tesco head of loyalty strategy Emily Wells in April 2023 to lead the work as its first group head of loyalty. ‘We always follow the customer’: John Lewis’s marketing boss on its loyalty plans On a call with journalists today (14 March), Waitrose executive director James Bailey told Marketing Week the loyalty plans are well under way. “We’re expecting some material changes behind the scenes through the coming year and some quite significant improvements for our customers as we join the two schemes together and we get that double benefit of John Lewis and Waitrose working together,” he said. “No more detail than that, but to say there’s a lot of improvement incoming this year and the following year.” John Lewis sales fell 4% to £4.8bn in the year to 27 January, with gains in fashion and beauty dragged down by weaker trading across home and technology. The retailer did, however, attract a record 13.4 million customers, generating an operating profit of £689m, up £13m year-on-year. We’re expecting some…significant improvements for our customers as we join the two [loyalty] schemes together and we get that double benefit of John Lewis and Waitrose working together. James Bailey, Waitrose More than 170 new brands were introduced over the year period, with plans to bring in a further 80 brands and strengthen the own brand proposition. Digital is proving increasingly popular, with 53% of John Lewis customers shopping online. The idea is to invest in the online experience through easier navigation and personalised product recommendations. For John Lewis executive director Peter Ruis, who rejoined the business in January after 11 years away, the focus is on getting the retailer’s mojo back. “The confidence, the inspiration and the innovation of the John Lewis department store chain. There’s lots of options to do that. Retailers are eternally dissatisfied people and all of us can see many ways of improving that opportunity. So going back into growth in terms of sales and inspiring all of our customers,” he told the media. This focus will mean continued investment in stores, including doubling the size of the retailer’s beauty hall in its Oxford Street flagship this autumn. Attention will also be paid to delivering value by offering a “really good opening price”. “Anyday [its own brand offering] is part of that and continues to be important to us and you’ll see a significant amount of our proposition with a strong opening price position,” Ruis explained. “Then we continue to match price against our key competitors in the branded areas, so value is still at the centre of our gravity.” ‘Unashamed’ focus on retail Sales at Waitrose rose 5% to £7.7bn, with profit up £170m to £1.06bn. The chain invested £100m in lower prices over the year, which helped grow customer numbers by 8.1% to 15 million. Volume sales fell 1.5% compared to the year prior, with the price of an average item up 6.6% as inflation took its toll. However, Waitrose saw customers respond to its ‘New Lower Prices’ campaign, helping to drive volume growth over four months of the second half. Bailey confirmed Waitrose will continue to invest in price, adding that the business has money in the plan to keep investing in value for the next four years. That said, as inflation begins to ease, Waitrose is seeing customers shift away from buying exclusively based on price. Bailey pointed to increasing demand for organic, higher welfare and more expensive items. Emphasising ‘the John Lewis difference’: Inside the Partnership’s choice of new agency “People are still careful, buying on promotion,” he explained. “They’re using the My Waitrose voucher scheme and the £100m we’ve invested in price is still driving lots of new customers, but we are starting to see the shift into those more considered purchases, higher quality items and the kind of higher quality, better sourced products that Waitrose stands for.” From a creative perspective, Bailey said the business is pleased with the start it has made working with new creative agency Saatchi & Saatchi, which replaced Adam&EveDDB after 14 years last summer. “They really get what the brand stands for. Obviously in Waitrose we’re excited about doubling down on ‘Food to Feel Good About’. You’ll see much more execution on that and the early evidence suggests it’s been very effective and really resonates with our customers,” Bailey added. “So far, so good.” The £100m we’ve invested in price is still driving lots of new customers, but we are starting to see the shift into those more considered purchases. James Bailey, Waitrose From a wider business perspective, John Lewis confirmed it will remain fully partner owned after news spread last spring the retailer was considering selling a minority stake. While the intention is to “unashamedly focus” on retail, the organisation plans to continue investing in its rental home proposition and financial services business, the latter grew by 15% over the year. John Lewis was, however, unable to give a specific timescale for when its first rental home would be on the market. “We see this as a family of businesses and the current focus is about leveraging the high potential of our existing brands – both Waitrose and John Lewis. For the longer term we do see the benefits of BTR [buy to rent] and FS [financial services], but they’re in different time horizons,” explained John Lewis Partnership CEO Nish Kankiwala. “BTR is something we can leverage in the long run to build our balance sheet and financial services is supporting our retail businesses today.” Looking ahead, the business plans to invest £542m – up 70% on last year – on modernising technology, refreshing its shops and simplifying how it works, with outgoing chairman Sharon White highlighting the modernisation of the John Lewis brand as a key step forward.

Usbek & Rica – « Police prédictive » : les algorithmes peuvent-ils vraiment devancer les délinquants ?

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

En France, ces outils sont également venus étoffer la panoplie des forces de l’ordre, avec un succès mitigé, retrace un rapport de l’association La Quadrature du net paru le 18 janvier dernier. Entre ceux qui ont fait faillite (Map Revelation) et ceux qui ont été suspendus en raison d’une faible efficacité perçue (PredVol, Paved), il semblerait que les logiciels de police prédictive peinent à s’imposer dans les pratiques. En 2019, un rapport de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme sur la police prédictive française révélait par exemple que plusieurs agents ayant utilisé PredVol y voyaient une « expérimentation ridicule », avec des « résultats dénués de sens et de scientificité. » À Marseille, le logiciel de police prédictive M-Pulse annoncé en 2017 a quant à lui revu ses ambitions sécuritaires à la baisse. « L’ancienne majorité [UMP, ndlr] s’en est saisie comme un outil de répression, de surveillance », raconte Christophe Hugon, conseiller municipal au numérique et membre du parti Pirate. La réalité M-Pulse (dont une version est disponible aux citoyens) est tout autre, assure-t-il : «  Il s’agit d’un agrégateur des différents flux, que ce soit des événements sportifs ou culturels, des marchés, etc., qui permet de prévoir d’une manière assez simple la densité de population dans la rue selon les heures. » Spécialiste du sujet, le sociologue Bilel Benbouzid abonde : de manière générale, les algorithmes fondés notamment sur l’analyse des crimes et délits passés « ne prédisent rien », ils permettent avant tout d’ « optimiser la patrouille de police. » Bref, selon lui, « il faut le voir comme une technologie managériale » – rien de plus.  En tout cas pour le moment ? « Force est de constater que ce n’est pas très utilisé ni très utile », appuie Félix Tréguer, chercheur associé au Centre Internet et Société du CNRS et même de la Quadrature du net. Qui relève dans le même temps « des investissements conséquents  », y compris en France. En novembre dernier, la start-up française Edicia, qui commercialise le logiciel de police prédictive Smart Police, annonçait par exemple avoir levé 1,5 millions d’euros auprès du fonds d’investissement américain Newfund.  Sur son site web, Edicia vante la capacité de son produit à « [améliorer] la tranquillité du citoyen au sein de l’espace public » et affirme que grâce à ce dernier, la ville de Libourne (Gironde) « a vu chuter de façon drastique les agressions avec violence. » Le nombre de résolutions d’affaires aurait par ailleurs été multiplié par trois. « Effets auto-réalisateurs »  Boostée par le développement des IA et des technologies de surveillance, la police prédictive n’a peut-être pas dit son dernier mot. Difficile, cependant, de savoir ce vers quoi ces outils se dirigent précisément, à en croire la Quadrature du net. « Ces systèmes se développent, sont mis en place et sont expérimentés de façon continue en France depuis maintenant de nombreuses années, dans une opacité presque totale, lit-on dans son rapport. Or ils mobilisent des données biaisées […] et contribuent à amplifier la surveillance et la domination policière exercées sur des populations déjà en proie à des discriminations systémiques. »  « Si vous cherchez des crimes ou des délits, vous allez les trouver. » Ishanu Chattopadhyay, professeur assistant à l’Université de Chicago Partager sur Twitter Partager sur Facebook Ces logiciels peuvent entraîner une présence policière excessive dans certains lieux, souligne un enseignant-chercheur à l’Institut Mines-Télécom (qui a souhaité conserver son anonymat). Mais aussi une «  focalisation sur certains types de crimes bien calibrés pour ces algorithmes » – les données sur les cambriolages ou les vols à l’arraché étant bien plus nombreuses que sur les violences intrafamiliales ou le trafic de drogue. « Étant donné l’impact énorme du blanchiment d’argent et de la corruption dans nos sociétés, je pense que c’est là que les efforts devraient être mis autant que possible en termes de police prédictive », renchérit David Wright, chercheur au sein de l’organisme londonien Trilateral Research, qui étudie des applications d’« IA éthique ». Selon ce chercheur, les outils de police prédictive « renforcent le postulat que la patrouille de police est efficace pour réduire le crime. Or historiquement, ce n’est pas démontré. » Il ajoute : « Il y a des effets auto-réalisateurs qui naissent des biais présents dans les données utilisées par ces algorithmes. » « Si vous cherchez des crimes ou des délits, vous allez les trouver », confirme Ishanu Chattopadhyay, professeur assistant à l’Université de Chicago. « Le nombre d’événements détectés ne devrait pas être un indicateur de succès, complète-t-il. Le bon indicateur, ce serait que le taux de criminalité baisse sans que le nombre d’arrestations ne monte. »  Or sur ce point, « les études qui ont évalué l’efficacité des technologies de police prédictive ont produit des résultats mitigés et n’ont pas établi que la police prédictive avait un impact significatif sur la réduction de la criminalité », signale une méta-étude de 2021 portant sur les logiciels de police prédictive aux États-Unis et en Europe.  Big Tech policière Plus que « mitigée », l’efficacité de Geolitica – le nouveau nom du célèbre mais décrié logiciel américain PredPol – est même quasi nulle. Parmi les 23 631 prédictions générées pour la police du New Jersey au cours de l’année 2018, moins de 1 % d’entre elles avaient visé juste, révèle une enquête réalisée par les médias The Markup et Wired en octobre dernier.  Un problème de méthodologie ? Outre les biais présents dans les données exploitées par les outils de police prédictive, le rapport de l’association La Quadrature du net dénonce les théories criminologiques sur lesquelles ils s’appuient pour réaliser des prédictions. « Les promoteurs de la police prédictive refusent de s’atteler à une compréhension générale et à une analyse sociale des comportements déviants et des illégalismes : nulle mention des politiques de précarisation, d’exclusion, de discrimination, et de la violence sociale de politiques publiques », soulignent ses auteurs.  Le module prédictif déployé par la start-up française Edicia, par exemple, qui s’appuie sur l’apprentissage automatique (machine learning), « semble reposer sur l’idée selon laquelle la délinquance a un effet de débordement géographique (ou effet de “contagion”) et intègre lui aussi des postulats “remontés du terrain” qui prétendent que “la petite délinquance entraîne la grande délinquance”  » – des postulats dont « la scientificité est largement mise en cause. »  Pour Geolitica, ce score déplorable ne signe néanmoins pas la fin des opérations puisqu’en septembre dernier, une autre entreprise du secteur, SoundThinking, a acheté des parts dans l’espoir de lui donner un nouvel élan. « Cet achat est important dans l’histoire de la tech  », a déclaré à Wired Andrew Ferguson, professeur de droit à l’American University et auteur de The Rise of Big Data Policing (NYU Press, 2017).    Ce n’est d’ailleurs pas la première acquisition de ce genre réalisée par SoundThinking, puisque celle-ci a déjà mis la main sur HunchLab, un concurrent de PredPol. « Nous sommes dans une période de consolidation avec de grandes entreprises de technologie policière qui grossissent [SoundThinking est désormais valorisé à 232 millions de dollars, ndlr], et cette décision est une étape dans ce processus », a-t-il continué. D’après ce spécialiste, dans le futur, ces grosses entreprises pourraient s’ancrer dans nos vies aussi profondément que Google et Facebook.

Usbek & Rica – L’IA pourrait entraîner une hausse de 80 % des émissions mondiales de CO2

By |March 18th, 2024|Categories: Scoop.it|

« L’IA aura un rôle vraiment majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. » Voilà ce que promettait Kate Brandt, responsable du développement durable chez Google, dans un communiqué publié en décembre dernier. Projections chiffrées à l’appui, le géant américain tablait alors sur une baisse mondiale des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 10 % grâce aux « progrès » liés au développement des intelligences artificielles. Optimiste ? C’est peu de le dire. A rebours de ces prévisions enthousiastes, un rapport publié début mars par une coalition de plusieurs associations environnementales, dont Greenpeace et Les Amis de la Terre, met en garde contre les « dangers de l’IA qui pèsent sur le climat ». Parmi les scénarios envisagés : si le secteur « multiplie par deux le nombre de data centers » nécessaires à sa production « tout en améliorant de 10 % son efficacité énergétique » globale, il en résultera une hausse d’environ 80 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) dans les prochaines années.  « Battage médiatique » Comme le souligne The Guardian, le principal facteur de cette hausse est simple : qui dit sophistication exponentielle des IA dit aussi demande exponentielle en énergie. « L’impact carbone d’une intelligence artificielle englobe les émissions associées au cycle de vie du matériel sur lequel son modèle algorithmique est exécuté – des matériaux extraits à leur transport, en passant par l’énergie nécessaire au fonctionnement du modèle – ainsi que la phase d’entraînement du modèle, responsable de la majeure partie des émissions et plus énergivore que l’inférence », nous expliquait en avril 2023 Priya Donti, directrice exécutive de l’association Climate Change AI et spécialiste de l’apprentissage automatique. Selon plusieurs études, la génération de requêtes via l’IA nécessite ainsi jusqu’à 10 fois plus de puissance qu’une recherche en ligne classique. À elle seule, la célèbre ChatGPT consommerait autant d’énergie que 120 foyers américains sur une année. Or qui dit production d’électricité dit potentiellement énergies fossiles – à l’exception notable de la France, où l’essentiel du mix provient du nucléaire. Résultat, « d’ici seulement trois ans, les serveurs des IA pourraient consommer autant d’énergie que la Suède », selon une étude publiée dans la revue scientifique Joule en octobre dernier.  « On entend tout le temps dire que l’IA pourrait sauver la planète, mais il n’y a aucune raison de croire à ce battage médiatique », décrypte dans les colonnes du Guardian Michael Khoo, l’un des membres des Amis de la Terre ayant participé à la rédaction du rapport, qui reconnaît seulement « des légers gains d’efficacité ». Et de renchérir : « Dans les années à venir, les gens seront indignés de voir combien d’énergie sera consommée par l’IA, ainsi que de voir à quel point elle nous inondera de désinformation. » Risque de désinformation Car c’est là l’autre principal enseignement du rapport : pour ses auteurs, l’IA générative rendra bientôt la production de campagnes de désinformation sur le climat « plus faciles, plus rapides et moins coûteuses, tout en leur permettant de se propager plus loin et plus rapidement ». En guise d’exemple, l’étude cite notamment cette fausse information largement diffusée sur les réseaux sociaux et les médias américains en 2023, selon laquelle des morts de baleines, échouées sur la côte Est des Etats-Unis, auraient été provoquées par des projets éoliens offshore. « L’IA est l’outil idéal pour inonder les réseaux de ce genre de conneries produites rapidement et à moindre coût », assène Michael Khoo. « Ces technologies devraient être déployées dans le cadre d’un ordre économique et social très différent du nôtre » Naomi Klein, essayiste Partager sur Twitter Partager sur Facebook De fait, ce rapport n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme, loin s’en faut. En décembre 2023, une étude menée par la start-up Hugging Face et des chercheurs de l’Université Carnegie Mellon en Pennsylvanie avait démontré que générer 1 000 images avec un modèle d’IA puissant tel que Stable Diffusion XL rejette autant de CO2 que de rouler sur 6,6 kilomètres avec une voiture à essence de taille moyenne. Quelques mois plus tôt, l’essayiste Naomi Klein plaidait pour une régulation stricte du secteur, au service d’une économie fondée sur le bien-commun. On lui laissera l’honneur de la conclusion : « Il existe un monde dans lequel l’IA générative, en tant que puissant outil de recherche prédictive et d’exécution de tâches fastidieuses, pourrait en effet être mise au service de l’humanité, des autres espèces et de notre maison commune. Mais pour que cela se produise, ces technologies devraient être déployées dans le cadre d’un ordre économique et social très différent du nôtre, un ordre dont l’objectif serait de répondre aux besoins humains et de protéger les systèmes planétaires. »

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