AccorHotels a créé un shadow comex… Comment une nouvelle génération prend-elle la main chez L’Oréal ?
Je ne crois pas aux faux-semblants, et ne vois pas la véritable utilité d’un shadow comex. Les jeunes collaborateurs doivent avoir de vraies responsabilités dans l’entreprise, tôt dans leur carrière. C’est ce qu’a toujours fait L’Oréal. Je suis bien placé pour en parler : j’ai eu la chance, quand j’avais vingt-cinq ans, d’être envoyé en Grèce pour diriger la filiale. Dans nos métiers – très liés aux tendances, à la mode et à la technologie -, il faut vraiment veiller à être connecté avec la jeune génération. Beaucoup de nos managers de marque ou de patrons d’affaires ont entre vingt-cinq et trente-cinq ans et sont aux responsabilités. C’est beaucoup plus puissant qu’un shadow comex.

Vous avez annoncé que vous passeriez le relais avant vos soixante-cinq ans. Peut-on imaginer un plan de succession innovant ?
Avez-vous imaginé faire figurer un non-loréalien sur la short-list ? Ou bien une femme, par exemple, Lubomira Rochet, la CDO du groupe ?
Il est fondamental que la succession s’organise dans la continuité de la culture de l’entreprise, dans le prolongement de ses valeurs et de ses fondamentaux, qui sont en évolution permanente. Le digital a transformé le pouvoir du consommateur. Cette révolution transforme la façon dont l’entreprise doit imaginer ce qu’elle fait et ses manières de faire. Mon ou ma successeur devra être pétri de culture d’innovation. Je ne pense pas que nous aurons de difficultés à trouver.

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