La déferlante de l’intelligence artificielle et du tout numérique crée, en corollaire, une inquiétude sur l’emploi. Toutes les analyses s’accordent à dire qu’un nombre considérable de travailleurs seront remplacés dans un proche avenir par des machines. Mais ce que l’on dit moins, c’est la masse de nouveaux emplois que le monde numérique nous promet. Ils vont apparaître très vite mais certains n’existent pas aujourd’hui, et on n’en soupçonne même pas la nature. Le Centre du futur du travail de Cognizant, une grande firme de consulting IT s’est livrée à l’exercice. Elle révèle une liste d’emplois que certains d’entre nous pratiqueront dans moins de dix ans.
 
Chaque jour, un universitaire, un chercheur ou un gourou des technologies suggère que, dans un monde d’automatisation et d’intelligence artificielle, les travailleurs seront de plus en plus excédentaires par rapport à ce dont les entreprises ont besoin. Le souci est bien compréhensible. L’IA, d’abord théorie académique et intrigue hollywoodienne, se fraye un chemin de plus en plus visible dans nos vies, dans nos loisirs, nos jeux, notre santé, notre éducation, notre information. Et notre travail.
Quand les machines font tout ou presque, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce qu’ils vont devenir. D’autant que la compétition est inégale. Les machines sont de moins en moins chères, elles ne tombent jamais malade, ne prennent pas de vacances et obéissent sans broncher. Par surcroît, elles s’avèrent plus rapides et intelligentes que nous dans des pans entiers de nos activités.
Alors sommes-nous condamnés à l’oisiveté, au chômage forcé, aux vacances perpétuelles financées par un revenu de base plus ou moins hypothétique ?

En face de cette vision, d’autres perspectives peuvent s’ouvrir. Sans regarder très loin en arrière, chacun peut constater que le travail évolue sans cesse. Que certains emplois disparaissent et que d’autres apparaissent. Qui gagne sa vie aujourd’hui comme télégraphiste, standardiste, caissier de banque, opérateur d’ascenseur, ou même secrétaire ? Pourtant ces emplois occupaient des millions de personnes dans un proche passé.
Des millions de gens font aujourd’hui un travail qu’ils détestent : sale, dangereux, pénible, usant, ou simplement ennuyeux. Pourquoi ne pas imaginer de remplacer leurs emplois par des jobs plus épanouissants, plus agréables et, ce qui ne gâte rien, plus lucratifs ? Qui serait nostalgique de ces emplois disparus ? Les machines pourront les remplacer.
Pour certains c’est un drame, mais pensent-ils que les machines ont besoin des hommes ? En l’état actuel du progrès, peuvent-t-elles se créer seules, se commercialiser, se livrer, s’entretenir sans intervention humaine ? Pense-t-on souvent à cette réalité fondamentale : les machines intelligentes résolvent et, en même temps, créent des problèmes. À nous de les résoudre. C’est le propre de l’homme. À lui d’inventer de nouvelles fonctions, de nouvelles tâches. Car le travail changera mais ne disparaîtra pas. De nouvelles formes d’emploi vont apparaître, nécessairement.

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