Utilisée par certains groupes terroristes et les « cyber-escrocs », la monnaie est pourtant loin d’être la devise idéale du crime organisé.
La justice américaine vient d’inculper une femme de Long Island pour fraude et blanchiment. Elle avait converti près de 85.000 dollars en bitcoins et autres crypto-devises afin de les envoyer à d’autres membres de l’Etat Islamique (EI). L’Indonésie est le seul autre pays qui ait cette année lié le bitcoin au financement d’activités terroristes de l’EI : ses militants, et notamment le leader indonésien Bahrun Naim, ont utilisé PayPal ou le bitcoin pour financer leurs actions dans ce pays, et une trentaine de transactions suspectes avaient été détectées en 2016.
Usage marginal
« L’utilisation des devises cryptographiques par les groupes terroristes est peu répandue car elles offrent peu d’anonymat », constate la Rand Corporation (1) dans son rapport. Les groupes terroristes qui exploitent un territoire donné et peuvent lever des taxes sont moins incités que les autres à recourir aux crypto-devises. L’Etat islamique dispose par exemple de sa propre monnaie , indexée sur l’or . En revanche, le Hezbollah, le groupe islamiste chiite, classé comme organisation terroriste, « pourrait adopter les devises cryptographiques » d’après la Rand Corporation, compte tenu de sa structure décentralisée et mondiale (activités sur plusieurs continents).
Les cas avérés de financement du terrorisme par le biais du bitcoin sont peu nombreux et les sommes en jeu modestes. Le premier cas de levée de capitaux en bitcoins au profit de l’Etat islamique avait été révélé début 2015 par le journal « Haaretz ». Cette initiative sera suivie par d’autres groupes terroristes salafistes implantés dans la bande de Gaza. Dans son rapport établi début 2016, Europol soulignait que « le recours au bitcoin pour les activités terroristes n’avait pas été confirmé par les forces de l’ordre ». Compte tenu de l’envolée de la devise 2.0, les groupes terroristes ont davantage intérêt à la conserver, qu’à l’utiliser comme moyen d’échange.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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