Plus des deux tiers des chefs d’entreprise, selon un sondage, se montrent ouverts à la création de ce nouveau statut. Ils y voient un moyen de stimuler l’innovation de leurs équipes, d’améliorer leur marque employeur et leur image auprès des clients.

Faut-il créer un nouveau statut d’entreprise en France ? Le débat est ouvert depuis qu’Emmanuel Macron a fait part de sa volonté, en octobre dernier, d’élargir les finalités d’une entreprise pour reconnaître notamment davantage l’apport des salariés. Depuis, le sujet s’est nettement élargi à toutes les autres parties prenantes : clients, fournisseurs, territoires… Le gouvernement a même confié une mission sur la question au patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, et à l’ancienne dirigeante de la CFDT, Nicole Notat, dont les conclusions sont attendues pour début mars et doivent nourrir le  projet de loi Pacte  de Bruno Le Maire.

Un patronat conservateur

Face à la profusion des propositions – réécriture du Code civil, création d’un nouveau statut d’entreprise, renforcement de la place des salariés dans les conseils d’administration – le patronat, à quelques exceptions près, s’est montré prudent, voire conservateur. Pourtant, un sondage* Viavoice-HEC, réalisé par la société Prophil, qui pousse à la création d’un statut d’entreprise à mission en France sur le modèle de ce qui existe déjà aux Etats-Unis, montre que les chefs d’entreprise sur le terrain sont beaucoup plus ouverts, notamment sur ce dernier point. Réalisé début février auprès de 623 patrons (hors entreprises cotées), cette enquête indique que 68 % d’entre eux souhaitent la mise en place d’un cadre juridique et fiscal dédié aux entreprises à mission. Et 15 % déclarent déjà remplir l’ensemble des critères qui définissent une entreprise à mission

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