Après le « braquage » de Coincheck, le régulateur financier japonais a puni ce jeudi plusieurs places d’échange de cryptomonnaies dont les procédures de contrôles sont insuffisantes.
Exaspérée par le braquage virtuel de l’équivalent de 530 millions de dollars de ‘NEMs’ sur le site japonais Coincheck fin janvier, l’autorité de régulation des services financiers japonais (FSA) avait rapidement annoncé un durcissement des contrôles des plateformes d’échange de cryptomonnaies installées dans le pays. En février, plusieurs entreprises, qui disposaient déjà d’une licence pour travailler ou étaient en attente de leur agrément final, avaient ainsi été perquisitionnées par surprise par des enquêteurs pour étudier notamment la qualité de la protection de leurs systèmes informatiques ainsi que leurs procédures de stockage des monnaies virtuelles de leurs clients.
Insatisfaite par ses découvertes, la FSA a dévoilé, ce jeudi matin, plusieurs mesures de rétorsion contre sept plateformes qui ne sont pas en règle avec les standards définis dès l’an dernier par Tokyo. Le régulateur a ainsi ordonné la suspension immédiate, et pour une durée d’un mois, des activités de deux petites plateformes FSHO et Bitstation.
La première, une structure installée à Yokohama, n’aurait, selon l’Agence des services financiers, ‘n’aurait pas mis en place de système adapté pour surveiller les échanges et n’aurait pas donné de formation dédiée à ses employés’. La société Bitstation, fondée à Nagoya, n’aurait elle pas su empêcher l’un de ses employés de se servir dans les portefeuilles en ligne de certains de ses clients.
Un délai d’un mois
Les deux groupes, qui n’ont plus le droit d’échanger de devises jusqu’au 7 avril prochain, devront présenter d’ici le 22 mars les mesures internes qui devraient permettre de renforcer leur sécurité et de prévenir tout nouvel incident. Mais il n’est pas certain qu’ils seront en mesure de poursuivre leurs activités.
Sans être suspendues, quatre autres plateformes japonaises – GMO, Zaif, Bicrements et Mr. Exchange – devraient être sanctionnées financièrement pour n’avoir pas mis en place le cadre de sécurité exigé par les autorités. Coté en Bourse, le groupe GMO Internet perdait dans l’après-midi plus de 4 % sur la place de Tokyo et indiquait par l’intermédiaire de sa porte-parole qu’il allait « tout faire pour restaurer la confiance le plus tôt possible ».
Déjà sanctionnée fin janvier, après la découverte du piratage de ses comptes, la plateforme Coincheck a, elle, encore été rappelée à l’ordre par le régulateur. Dans son communiqué, la FSA explique que le site doit revoir « en profondeur » sa structure de management et renforcer la qualité du contrôle de ses opérations s’il veut pouvoir reprendre ses échanges de cryptomonnaies ou être autorisé à ouvrir des comptes pour de nouveaux clients.
Les difficultés de Coincheck
Cette nouvelle mise en garde ne devrait pas empêcher Coincheck d’activer son plan de remboursement des clients dont les NEMS avaient été dérobés le 26 janvier à l’aube par des hackers qui avaient pu pénétrer les portefeuilles dits ‘chauds’ de la plateforme car toujours connectés à internet. Le groupe s’était ensuite engagé à rembourser sur ses fonds propres quelque 400 millions de dollars aux 260.000 clients floués.
Si elles ne concernent que des plateformes de taille modeste et absolument pas le grand leader japonais du marché, bitFlyer, les annonces de la FSA ont automatiquement fait frissonner le marché mondial des cryptomonnaies. En milieu d’après-midi en Asie, le bitcoin était tombé à 9759 dollars alors qu’il évoluait aux alentours de 10.330 dollars en début de matinée. L’Ethereum avait lui aussi perdu 66 dollars en moins de 24 heures pour se retrouver jeudi après-midi, en Asie, à 745 dollars.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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