Août 2012. Le soleil est en train de plonger dans la Méditerranée. Les baffles du Blue Marlin, célèbre club d’Ibiza, arrêtent un instant de cracher leur son, le temps pour les serveuses de se faufiler entre les clients et d’atteindre les carrés VIP, situés au bord de la plage. Le set du DJ doit reprendre dans quelques minutes.
C’est ce moment-clé que choisit David Azar pour tenter sa chance. Le jeune homme se rapproche de la table de Tyler et Cameron Winklevoss, de passage sur l’île. Les jumeaux, millionnaires depuis leur procès contre le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, sirotent un cocktail au milieu de célébrités.
À la recherche d’un prétexte pour les aborder, David Azar évoque un « ami commun » à New York. Mais la tentative fait pschitt. Le businessman décide alors d’y aller franco et demande à Cameron s’il a déjà entendu parler du « B-I-T-C-O-I-N » et des cryptomonnaies. Et, surtout, s’il est prêt à « investir ».
Le colosse de 1,96 m, qui se vante souvent d’être un peu plus grand que son frère Tyler, prête cette fois l’oreille. L’échange est bref, mais le contact est établi. « Ces deux minutes ont fait basculer la vie des frères Winklevoss », considère, six ans plus tard, Nathaniel Popper, journaliste du New York Times et auteur du livre de référence sur le bitcoin, Digital Gold.
11 millions de dollars de bitcoins
À leur retour aux États-Unis, Tyler et Cameron, qui viennent de lancer ensemble la société d’investissement Winklevoss Capital, se jettent à l’eau. Ils injectent plus de 1 million de dollars dans la plate-forme d’échange BitInstant fondée par Charlie Shrem – David Azar est l’un des associés.
Convaincus avant tout le monde de l’avenir doré des cryptomonnaies, les deux natifs de Southampton (État de New York) achètent par ailleurs pour plus de 11 millions de dollars de bitcoins, soit 1% de la cryptomonnaie en circulation. Un pari assez fou. « Investir autant d’argent, c’était phénoménal », admire Frédéric Montagnon, créateur de la plate-forme d’échange de cryptomonnaies Legolas aux États-Unis. À l’époque, le bitcoin ne vaut qu’une dizaine de dollars et souffre d’une réputation plus que sulfureuse.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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