En 2018, 75 % des foyers africains devraient être connectés à Internet via des technologies mobiles et d’ici à 2020, 660 millions d’Africains devraient posséder un smartphone (soit un taux de pénétration de près de 55 %) contre 336 millions en 2013. « L’Afrique est un continent de plus en plus équipé en technologies et de plus en plus connecté. Le smartphone est devenu un équipement universel et les applications se multiplient », explique Karim Koundi, associé responsable du secteur des technologies, médias et télécommunications pour Deloitte Afrique Francophone, qui aime à qualifier le mobile en Afrique « de couteau suisse du digital ».
D’un coût abordable (grâce à des offres de terminaux low cost dédiés au continent africain, on trouve des smartphones à moins de 30 €), le mobile impacte les pays africains à deux niveaux. « Macro-économique, d’abord », souligne Karim Koundi, « car il existe un lien direct entre l’accès au digital et la croissance économique. Une augmentation de 5 % du taux d’équipement en terminaux mobiles crée une hausse de 1 % du PIB ». L’autre niveau est sectoriel. Le secteur financier, le secteur agro-alimentaire, celui de la santé, du transport et de la logistique, du tourisme, des médias et du divertissement, le e-commerce, sont ceux qui bénéficieront le plus de la montée en puissance de l’équipement en smartphone et de l’accès à Internet.
De la e-santé à l’entertainmentLa faiblesse du taux de bancarisation en Afrique (le plus faible au monde) est en passe d’être suppléé par l’accès via le mobile aux services bancaires. Ce développement a pris naissance il y a 6-7 ans au Kenya pour se généraliser depuis à tout le continent. Conséquence : « L’inclusion financière apporte une inclusion sociale, rendant via la traçabilité, le secteur informel plus complexe », constate Karim Koundi. Les pays du littoral sont plus avancés en équipement mobile que les pays enclavés, Internet passant par les câbles sous-marins, ce qui peut expliquer une certaine fracture digitale entre les pays. « Le gap », ajoute-t-il « est en train de se réduire, on entre dans une phase d’abondance de l’infrastructure télécom avec une connectivité de plus en plus généralisée. L’enjeu, demain, portera sur l’offre de services ». Déjà, les nouvelles technologies liées au machine learning et à l’intelligence artificielle en général font leur apparition en Afrique dans le secteur de la santé, facilitant ainsi l’accès aux soins et le dépistage de maladies. En progression dans les pays d’Afrique anglophone (Nigeria, Kenya, Afrique du Sud), la e-santé touche désormais la partie francophone, à commencer par la Tunisie qui va jusqu’à proposer ses prestations de santé à la France mais aussi au Gabon et en Côte d’Ivoire.
Tout ce qui touche au divertissement s’épanouit également grâce au numérique. Près d’un utilisateur africain sur deux (45 %) utilise Internet pour suivre des événements en direct, principalement sportifs. Ils sont déjà 25 % à se dire prêts à dépenser plus de 20$ par an pour regarder des diffusions en direct. Dans le domaine des médias, 58 % des Africains se déclarent susceptibles de s’abonner à des médias en ligne, 39 % à de la vidéo à la demande et 35 % à de la musique. « Le développement des médias digitaux est en plein essor, principalement dans le streaming musical avec le renforcement de positionnement de leaders mondiaux mais également grâce au développement de start up africaines. Nombreux aujourd’hui sont les pays africains qui misent sur l’innovation et le développement de start up africaines pour proposer des contenus 100 % africains, encourageant ainsi l’entreprenariat. Le continent africain est en train de passer d’une simple consommation digitale à une production digitale », conclut Karim Koundi. Air Côte d’Ivoire a d’ailleurs lancé son premier vol proposant du wifi à bord suivi par de nombreuses compagnies africaines qui viennent de passer commande d’avions équipés de cette technologie
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