Il existe aujourd’hui 1 500 cryptomonnaies bâties sur des blockchains pour une capitalisation totale supérieure à 300 milliards d’euros, mais toujours pas de règlementation pour endiguer leur dimension spéculative (comme il en existe typiquement pour les marchés financiers). Or, blockchain et cryptomonnaies sont difficilement séparables puisque les opérations de validation qui sécurisent le réseau sont « rémunérées » par émission d’actifs numériques. D’où l’idée dans le débat d’une monnaie digitale de banque centrale qui donnerait aux cryptomonnaies le soutien institutionnel nécessaire, légal et budgétaire. « Les cryptomonnaies se signalent aussi par leur capacité à permettre les paiements frauduleux (drogue, armes, blanchiment) ou l’évasion fiscale », rappelle le rapport. De là des enjeux sécuritaires évidents au-delà même des questions de cybersécurité habituelles (protection contre le piratage).
 
Reste la question juridique et fiscale. Puisque la blockchain revendique une fiabilité totale sans intervention d’un tiers de confiance, les certifications qu’elle enregistre doivent avoir une portée probatoire avérée. À défaut « d’un droit de la preuve de type blockchain », l’insécurité juridique risque de freiner le développement de la technologie. Même défaut de réglementation côté fiscal : « la nature juridique des actifs numériques reste imprécise » – ce qui explique notamment que les établissements bancaires refusent de gérer les comptes des entreprises ayant des cybermonnaies à leur patrimoine – ; il manque « une politique fiscale claire et adaptée aux cryptomonnaies ».

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