Renault se prépare à être l’opérateur indispensable des mobilités de demain et apprend de nouveaux métiers de service.  L’apprentissage est encore discret mais le constructeur automobile se déclare prêt à passer à l’échelle largement au-dessus.

Connaître intimement le conducteur et ses passagers

Dans cette démarche, Renault a besoin de connaître intimement la personne qui est derrière le volant et les passagers. C’est ce qu’annonce Thierry Bolloré, DGA de Renault. Il a pris la parole à l’occasion de l’assemblée générale de l’EBG, le 28 juin à Paris.

Toute la démarche du digital de Renault vise la connaissance intime du client final
« Nous sommes en ‘B to B’ mais nous sommes de plus en plus en ‘B to C’ » décrit le DGA. « Et toute la démarche du digital qui est dans l’entreprise vise évidemment comme point focal la connaissance intime de notre client final » ajoute-t-il. Renault a comme clients intermédiaires par exemple ses concessionnaires – ce que l’on peut appeler « B to B » indique le DGA – ou les flottes des entreprises. « Mais de plus en plus, nous avons besoin impérativement de connaître intimement ce qui se passe avec la personne qui est derrière le volant ou qui est passager » définit le dirigeant.
Et de citer le service Zity de partage de véhicules électriques Zoé disponible à Mardrid. « A Madrid, nous proposons 500 Zoe électriques en ‘Free floating’ dans le cadre du service Zity. C’est une vraie industrie. C’est exceptionnel de voir ce que l’on est capable de faire en connaissant intimement les clients et en ayant une prédictibilité sur ce qui va se passer le lendemain » illustre Thierry Bolloré. Grâce à cette connaissance, les voitures « sont pré-positionnées dans la ville de Madrid pour que nos clients aient le moins de distance possible à parcourir » dit-il.

Le “Free floating” que l’on pourrait retrouver à Paris

On apprend au passage que les 500 voitures madrilènes sont « nettoyées pour les rendre neuves tous les matins » avant d’être positionnées en ville. « ‘Free Floating’ est un mot qui devient très à la mode » relève en souriant le DGA. Ce type de mise en disposition de véhicule est effectivement vanté systématiquement par Anne Hidalgo, maire de Paris, en remplacement du service Autolib’ qui sera arrêté le 31 juillet en île de France. Dans le mode “Free floating”, les véhicules partagés peuvent être placés n’importe où sans devoir être ramenés impérativement à une borne de recharge comme c’est le cas avec Autolib”.

Renault est opérateur de VTC, gestionnaire de flottes et de plateforme
Thierry Bolloré cite également l’acquisition de Karhoo « qui est une plateforme de plateformes [NDLR : il s’agit d’un comparateur de plateformes de taxis] », l’acquisition d’un service auprès des flottes de véhicules en Angleterre, aux Etats Unis et au Canada. « Nous sommes opérateur de VTC avec Marcel » ajoute-t-il.
Peu à peu, Renault apprend de nouveaux métiers et se déclare prêt à les déployer à grande échelle quand cela sera nécessaire. « Toutes ces acquisitions forment une mosaïque d’apprentissages. Nous sommes assez discret, nous n’en parlons pas trop, mais c’est très en densité et à une échelle concrète, réelle, de service rendu, ce n’est pas du laboratoire, et là maintenant on est prêt à passer à l’échelle largement au-dessus et dans le monde entier » estime le DGA.

Les jeunes toujours aussi intéressés par être propriétaires de leur voiture

Reste que ces nouveaux services de mobilité, dont ceux de partage de véhicule, ne sont pas tant désirés que cela par la majorité des utilisateurs potentiels malgré l’importance que leur donnent les médias. L’attrait du véhicule dont on est propriétaire est toujours aussi puissant. C’est ce que Renault constate à l’occasion d’enquêtes.

« A peine 2% ou 3% des jeunes des marchés ultra développés comme l’Europe ne veulent plus posséder de véhicule, il y a une espèce de paradoxe, c’est assez stupéfiant » relève le dirigeant en faisant référence à une enquête statistique assez récente qu’il a menée avec l’Institut Montaigne pour l’Europe, les Etats Unis et la Chine. « Pour autant, nous devons répondre à tous les besoins de mobilité, et à leurs évolutions tout en nourrissant un marché assez classique » conclut-il.

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