C’est bien la preuve que l’amende record infligée par l’antitrust européen (pour abus de position dominante de son système d’exploitation Android) est indolore pour Alphabet. La maison mère de Google publiait hier soir ses résultats financiers pour le deuxième trimestre et, comme ils sont « exceptionnels », comme qualifiés par Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC, l’action progresse de 5% dans lespremiers échanges à Wall Street, à 1.275 dollars, un nouveau record.
En Bourse, Alphabet, avec ses 880 milliards de dollars sur la balance, pèse à nouveau autant qu’Amazon (sachant qu’avant le mois de mars de cette année, Alphabet avait toujours pesé plus qu’Amazon)… Enfin, un peu moins, l’action Amazon gagnant près de 2% ce mardi, à deux jours de la publication par le géant du e-commerce de ses comptes trimestriels.
Mais, tout de même, Alphabet revient dans la course pour le titre de poids lourd de la cote mondiale, Apple, qui n’a plus signé de record depuis juin, étant peu à peu rattrapé par ses deux poursuivants. Microsoft, avec ses 830 milliards de dollars de capitalisation, est un peu plus distancé malgré, la semaine dernière, l’envolée du titre avec une poussée historique à 108,2 dollars en séance, suivant la publication des chiffres du quatrième trimestre de son exercice décalé 2017-2018, mêlant à la fois un bénéfice supérieur aux attentes et un tableau des anticipations meilleur que celui que les marchés attendaient.
Plus que le PIB de 90% des pays de la planète
Parmi les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), il n’y a que Facebook qui reste loin des 800 milliards de dollars de capitalisation (610 milliards hier, séance durant laquelle l’action a visité de nouveaux sommets). Demain, le réseau social rendra à son tour sa copie trimestrielle ; les chiffres de la publicité sur mobile seront tout particulièrement surveillés. Chez Google, la croissance des revenus publicitaires, grâce à la forte progression du volume des liens sponsorisés, explique grandement la hausse de plus de 25% du chiffre d’affaires aux deuxième trimestre (+21% aux Etats-Unis, +26% pour la région Europe-Moyen-Orient-Afrique, +36% en Asie).
Globalement, pour les Gafam, les analystes tablent cette année sur une croissance élevée de 21% (+19% l’an dernier). Le chiffre d’affaires annuel chez Microsoft a atteint, pour la première fois, les 100 milliards de dollars (+14%) au cours de l’exercice passé. Les cinq plus grosses entreprises cotées au monde pèsent plus, si l’on combine leurs chiffres d’affaires sur un an, que 90% des pays de la planète par la mesure de leur PIB. Cette croissance a évidemment un coût (plus de dépenses de R&D, de dépenses en capital, des tarifs moins chers que les « concurrents »…), avec des effets potentiels sur la marges. N’empêche qu’Alphabet a su faire grimper sa marge bénéficiaire au deuxième trimestre, rassurant les investisseurs sur la maîtrise de ses coûts. La hausse en matière d’acquisition du trafic (ce que paie Google pour attirer les internautes vers son moteur de recherche) a ralenti pour la première fois en trois ans.
Sourced through Scoop.it from: investir.lesechos.fr
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