Après le naufrage d’Autolib’,  abandonné fin juillet avec cinq ans d’avance sur les échéances prévues , l’espace public parisien s’achemine vers un très confus plan B. Que construire exactement sur les ruines de la monolithique Bluecar électrique ? La bataille des mobilités partagées a commencé. Et va redoubler d’intensité dans les prochains mois, loin de se résumer au simple auto-partage.

Sociétés de VTC, applications de location de voitures entre particuliers comme Drivy ou OuiCar, location de véhicules « en boucle » (avec retour obligatoire au point de départ), scooters électriques en libre-service tels que Cityscoot ou Coup, vélos  et maintenant trottinettes motorisées  : une déferlante d’acteurs privés investit le bitume parisien, dans un foisonnement multimodal peu organisé.

« Autolib’ était presque une anomalie ; tout est en train de s’accélérer, avec plein d’initiatives venant de grands groupes comme de start-up. A présent, le client ne veut plus être captif de sa mobilité, il cherche un mode de transport différent chaque jour s’il le faut », assure Nicolas Boichon, expert en mobilité à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de-France.

Pousser l’auto-partage en boucle

Cette semaine, le Conseil de Paris se prononce sur un quadruplement du stationnement réservé aux firmes d’auto-partage en boucle. Un marché assez confidentiel et déficitaire, sur lequel s’affrontent pour l’instant trois acteurs, le québécois Communauto, Zipcar (Avis Budget) et Ubeeqo (Europcar). D’autres feront leur apparition l’an prochain.

Mieux disposée à leur égard depuis le fiasco d’Autolib’,  la Mairie souhaite leur donner plus de visibilité, en leur confiant « jusqu’à 1.000 places », contre seulement 226 à eux trois. Et en réduisant les frais d’occupation du domaine public : le tarif le plus élevé encaissé par la Ville, qui était de 3.000 euros par an par voiture, sera ramené à 1.500 euros. « Nous allons lancer un appel à concurrence pour chaque station et nous les attribuerons au plus offrant, en fonction de la motorisation de ses voitures (électrique, hybride ou thermique) », détaille Christophe Najdovski, l’adjoint d’Anne Hidalgo pour les transports et la voirie.

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