Ensuite deux algorithmes se font face : l’un génère des images selon ce qu’il a appris, l’autre est censé deviner si c’est l’oeuvre d’une machine ou d’un humain. Le but du premier est de duper le second. Quand il y arrive, on obtient un tableau « original » : « Il y a une variable aléatoire dans l’algorithme, précise Gauthier Vernier. C’est le meilleur moyen qu’on a trouvé pour imiter la créativité. » Après, il ne reste plus aux complices qu’à choisir les portraits qui leur plaisent parmi tous ceux qui ont été produits, et à afficher un prix de vente en milliers d’euros. Ils ont déjà trouvé un acheteur et sont actuellement en négociation avec deux autres.

Un précédent chez Google

La vente chez Christie’s sera la première à présenter une oeuvre entièrement générée par une IA, mais il y a eu un précédent avec des images réinterprétées par des réseaux de neurones. En 2016, Google avait organisé une vente aux enchères à San Francisco , et certaines oeuvres avaient été adjugées de 2.200 à 8.000 dollars. Les créations avaient été produites avec l’aide d’un artiste et grâce à différentes techniques, dont la plus populaire est DeepDream. Il s’agit d’une IA de reconnaissance visuelle que l’on inverse pour lui demander de trouver des choses dans des images qui n’en contiennent pas, et de les faire apparaître : chiens, chats, poissons, etc. Le résultat est psychédélique, et le procédé se revendique même comme un mouvement sous le nom d’« inceptionnisme » (en hommage au film de Christopher Nolan « Inception », sorti en 2010). Certaines d’entre elles utilisaient une autre technique : le transfert de style, il permet de donner à une vulgaire photo les airs d’un Van Gogh.

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