Le ralentissement de la croissance inquiète les marchés. Cela vient s’ajouter à un contexte particulièrement difficile, dominé par les problèmes de vie privée.

C’est sans doute l’une des périodes les plus troublées de l’histoire de Google, qui a récemment fêté ses 20 ans. Suivant le repli des valeurs technologiques, Alphabet a perdu un sixième de sa capitalisation boursière sur les trois derniers mois. Et cela pourrait continuer : les résultats du troisième trimestre annoncés jeudi soir sont de nature à inquiéter les marchés.

Le bénéfice net de la maison-mère de Google a certes bondi de 37 % à 9,19 milliards de dollars sur les trois mois allant de juillet à septembre, dépassant les prévisions des analystes. Mais la croissance de ses revenus s’est ralentie, à 21 % contre 24 % il y a un an. Au total, le groupe a généré un chiffre d’affaires de 33,74 milliards de dollars sur la période. Les revenus publicitaires ont, eux, progressé de 20 %.

Menaces réglementaires

L’action Alphabet perdait près de 5 % dans les échanges après Bourse. Les marchés s’inquiètent notamment de l’avenir de son coeur d’activité, un marché publicitaire incertain. Ils regardent aussi de près les coûts, qui ont tendance à grimper : la part de revenus reversée à des partenaires a dépassé les 13 %, supérieure à ce qu’elle était l’an dernier, un indicateur qui pourrait montrer que Google « achète » de la croissance via des partenariats coûteux. Les investissements – en R & D, en capital humain – continuent également de grimper.

Autre sujet d’inquiétude : les menaces juridiques et réglementaires qui pèsent sur le groupe. Le sujet de la vie privée est revenu sur le devant de la scène il y a quelques semaines, quand Google a reconnu avoir été victime d’une faille de sécurité, qui a exposé les données de centaines de milliers d’utilisateurs de son réseau social Google+. La société a  annoncé sa fermeture dans la foulée.

Le harcèlement sexuel en question

Mais cet incident pourrait avoir d’autres conséquences : de nombreuses voix se sont élevées aux Etats-Unis pour durcir la réglementation sur les données personnelles. Le pays pourrait se doter de lois inspirées du RGPD européen. Donald Trump lui-même a affirmé avoir Google et les  autres sociétés technologiques dans son viseur. Pourraient être concernés, notamment : leur comportement vis-à-vis de la concurrence, alors que Google a été  fortement sanctionné par l’Union européenne , ou encore la neutralité de sa plate-forme.

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