Elle doit être à l’offensive, ne cesse de répéter Bruxelles. Et elle a raison, car même si les deux premières économies mondiales ont encore pris de l’avance, avec des géants comme Binance, l’« Alibaba des cryptomonnaies », ou ConsenSys, le « studio » mondial de la blockchain, l’Europe a les moyens de combler son retard. Et surtout de s’imposer.
Prise de conscience
D’abord parce que les pays européens ont compris ce qui se jouait depuis l’explosion du bitcoin. Rares sont ceux qui n’ont pas commencé à modifier leur législation. Malte, l’Estonie et la Lituanie – la Suisse aussi – sont évidemment en pointe, avec une fiscalité et une réglementation de plus en plus claires, mais ce ne sont pas les seuls.
De plus gros acteurs, comme la France, progressent à pas de géant. Avec la loi Pacte, qui prévoit notamment la création d’un visa AMF pour les levées de fonds en cryptomonnaies (ICO), Paris veut devenir moteur en Europe. « On envoie un message clair sur le fait que la France et l’Europe sont une destination de choix », explique le député LREM Pierre Person, rapporteur de la mission d’information sur les crypto-actifs.
Et puis le Vieux Continent a compris que la blockchain est une technologie qui nécessite énormément de souplesse. Dans leur approche, les pays européens tentent de concilier besoin de régulation et Far West réglementaire. Un subtil entre-deux alors que la technologie ne cesse d’évoluer. « C’est tout l’enjeu, réussir à encadrer la technologie sans l’empêcher de se développer », souligne Pierre Person.
Surtout, l’Europe est un vaste marché, comme la Chine et les Etats-unis, avec 500 millions d’habitants. Elle a les moyens de peser, avec plusieurs hubs technologiques, des chercheurs, d’importantes places financières. Et avec un modèle économique favorable, à la fois industriel, financier et libéral. Ce qui n’est pas forcément le cas de la Chine et des Etats-Unis, où le dirigisme de l’une et la financiarisation économique de l’autre sont très marqués. Et peu compatibles avec une adoption massive de la blockchain.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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