Monthly Archives: March 2019

La formidable bataille de l’accès au client

L'hôtelier Accor en donne un bon exemple. Malgré une implantation massive (plus de 700.000 chambres exploitées), il a affronté trois chocs. Choc d'information avec TripAdvisor, qui évalue en permanence l'état des hôtels. Choc de concurrence avec Airbnb, qui propose des logements de particuliers (avec des structures de coûts très différentes). Un choc de marges enfin, avec Booking.com, qui s'est glissé entre le client et lui. Dans un premier temps, AccorHotels a tenté de créer une plate-forme de réservation concurrente. Mais la bataille est trop inégale. « Amazon a un contact avec ses clients environ deux fois par semaine, expliquait  Sébastien Bazin, le PDG du groupe, dans « Les Echos » . Facebook, trois à quatre fois par jour [...]. Dans l'hôtellerie, nous n'avons que quelques interactions par an avec un même client. »Aujourd'hui, l'hôtelier essaie de renouer le contact direct avec le client en réinventant le programme de fidélité. Il ne veut plus seulement offrir une chambre, mais aussi l'accès à toute une série de prestations - d'où des accords avec un club de foot (Paris Saint-Germain), un organisateur de spectacles, un spécialiste d'événements sportifs et aussi culinaires... Au passage, l'entreprise ne s'appellera plus AccorHotels, mais Accor tout court.Beaucoup d'entreprises cherchent à construire leur corridor de Dantzig vers le client, pour échapper au diktat des Gafa. En son temps, le fabricant de puces Intel avait eu l'idée géniale de lancer une campagne Intel Inside, contribuant aux dépenses de marketing des fabricants d'ordinateurs s'ils acceptaient de coller son autocollant sur leurs machines.

By |2019-03-02T17:39:02+00:00March 2nd, 2019|Scoop.it|0 Comments

Lime, la trottinette milliardaire

Avec son taux de pauvreté de près de 19%, ses gangs parmi les plus redoutés des Etats-Unis et sa vie culturelle en demi-teinte, Oakland a rarement l'occasion de voler la vedette à San Francisco, sa triomphante voisine à laquelle elle est reliée par l'imposant Bay Bridge. Mais au moins cette cité portuaire qui se rêve un destin de « Brooklyn » de la côte ouest a-t-elle un petit quelque chose en plus : ses rues sont sillonnées par les trottinettes électriques de la start-up Lime, la nouvelle coqueluche de la Silicon Valley, bannies de « Fog City ».Tommy, un natif d'Oakland de 22 ans aux épaules de basketteur, est un adepte de la première heure. « Avant, je devais marcher presque trente minutes à la sortie du train pour rentrer chez moi. Maintenant, cela ne me prend plus que cinq minutes. Ce n'est pas cher et ça me vide la tête », s'enthousiasme-t-il en déverrouillant une des dix trottinettes vertes alignées devant la station Lake Merritt, située à deux pas du lac du même nom, au bord duquel les locaux aiment prendre un bol d'air le week-end.Ce serveur afro-américain est loin d'être un cas isolé. Aux heures de pointe, les aficionados de la trottinette surgissent aux quatre coins de la ville , dans un va-et-vient fascinant qui ne ralentit qu'à la nuit tombée. Les engins à roulettes de Lime ont déjà fait irruption, comme dans l'industrieuse Oakland, dans la vie quotidienne des habitants de plus de 130 villes dans le monde. Partout, un scénario identique : une vive curiosité pour ce nouveau service , un taux d'adoption éclair et des débats à n'en plus finir sur les désordres urbains provoqués par ces véhicules électriques qui peuvent sprinter à 25 km/h.Un ambitieux entrepreneur chinoisLe dernier modèle de Lime, la «  Gen 3 », doit devenir « la Tesla de la trottinette » ©Carlos Chavarría pour Les Echos Week-EndÀ l'origine de l'offensive : Toby Sun. Un entrepreneur chinois que son nom de famille prédestinait sans doute à briller dans la Silicon Valley. On le retrouve, un lundi pluvieux de la mi-janvier, au siège de sa société situé sur 2nd Street, en plein coeur du quartier d'affaires de San Francisco. Lime y a élu domicile à l'automne dernier - c'était son cinquième déménagement en deux ans. « Le dernier avant un bout de temps, j'espère », plaisante le patron qui, du haut de ses 36 ans, fait figure de vétéran au milieu de ses juvéniles salariés, affairés devant leur écran.L'ambitieuse jeune pousse s'est installée dans un immeuble au style victorien occupé autrefois par la banque Wells Fargo, qui fit fortune au xixe siècle grâce aux chercheurs d'or. Un heureux présage ? Toby Sun est en tout cas convaincu de l'avenir doré de sa start-up. Et ce ne sont pas les dernières nouvelles qui pourraient l'en dissuader : quelques jours plus tôt, Lime claironnait avoir franchi la barre des 10 millions d'utilisateurs.

By |2019-03-02T17:38:27+00:00March 2nd, 2019|Scoop.it|0 Comments

La traduction automatique fait des pas de géant, Les Echos Week-end

La compétition entre opérateurs est d'abord une bataille d'image. Chacun veut imposer sa référence et attirer la plus grosse communauté de développeurs. Sur un plan strictement commercial, tout le monde n'affiche pas les mêmes intérêts. Pour Facebook, l'enjeu consiste surtout à faciliter les échanges entre communautés linguistiques. D'où ses recherches sur les langues exotiques, afin de faire émerger un nouveau modèle indépendant des textes déjà traduits. Google, Microsoft (Skype), Amazon voire le chinois Baidu, eux, vendent de la traduction aux entreprises, un marché évalué à près de 45 milliards d'euros.« Il est beaucoup plus facile d'entraîner un moteur neuronal spécialisé dans un domaine d'activité spécifique, comme le tourisme ou la santé, qu'un moteur générique, estime Jean Senellart. Avec 500 phrases extraites du corpus de traduction fourni par un client et deux jours d'entraînement, on peut aujourd'hui formater un NMT professionnel. Le tout avec des résultats beaucoup plus performants que ceux de Google Translate. » Sachant que pour des raisons de confidentialité, les entreprises sont très réticentes à utiliser l'outil grand public du géant de Mountain View, car celui-ci se réserve un droit d'utilisation sur le texte traduit.« Désormais, la qualité d'une traduction du français vers l'anglais est d'un niveau souvent supérieur à celui de beaucoup de nos salariés dans la langue de Shakespeare. Et tout à fait suffisant pour être utilisé sur beaucoup de documents de travail », constate Vansi Vuong, au Crédit Agricole. Là où hier l'entreprise dépensait près de 1 million d'euros par an en traduction « humaine », elle s'en sort désormais avec une licence à... 30 000 euros. Le son du glas pour les traducteurs ? « On aura toujours besoin d'eux car les NMT ne peuvent offrir la qualité irréprochable requise pour tous les documents officiels destinés à sortir de l'entreprise », assure Vincent Nguyen, directeur général de l'agence de traduction Ubiqus. Reste que leur métier se métamorphose. Les nouveaux outils vont les orienter vers un travail de postédition. Probablement moins bien rémunérés, ils vont devoir miser sur les volumes, car c'est précisément dans les champs professionnels, linguistiquement plus formatés, que les marges de progrès de ces systèmes experts sont les plus importantes.Côté grand public en revanche, personne n'imagine encore arriver à un dispositif qui égale la traduction humaine. S'ils ont passé un cap pour les petites choses de la vie courante, les nouveaux moteurs butent toujours sur une difficulté majeure : ils ne savent traduire les phrases qu'isolément. « Le contexte au niveau du paragraphe leur échappe », appuie Jean Senellart. Difficile donc de leur confier un texte littéraire, riche en jeux de mots, attelages, allitérations, double sens, références à la culture populaire... A fortiori de la poésie. Pour traduire Edgar Allan Poe, il fallait bien Charles Baudelaire, pour saisir l'univers de Jorge Luis Borges, un moteur ne saurait égaler Roger Caillois, ni Marguerite Yourcenar pour restituer les nuances de Constantin Cavafy.

By |2019-03-02T17:38:14+00:00March 2nd, 2019|Scoop.it|0 Comments

Internet : la constellation OneWeb franchit un cap décisif

Greg Wyler, président de OneWeb, la société qui veut construire la plus grande constellation internet jamais faite sur Terre, exultait mercredi soir à Kourou. Les six premiers petits satellites de sa constellation ont été lancés sans encombre dans la nuit de mercredi à jeudi par la fusée Soyouz depuis le port spatial de Kourou.Ces minisatellites (150 kg pièce) vont tourner à 1.300 kilomètres du globe et permettre à OneWeb de sécuriser des fréquences clefs et de tester, corriger ou valider quatre ans de durs travaux.Fête à KourouDe quoi réjouir l'Américain Greg Wyler, habité par une véritable vision : construire un service internet global capable de servir le monde entier, y compris les régions les plus reculées. A Kourou, l'Américain a évoqué un jour historique après 2.231 jours de durs labeurs, et fêté cette victoire avec son ami Richard Branson, investisseur de la première heure, et fanatique d'espace.« C'est la fin du début », se sont félicités Nicolas Chamussy, patron du spatial chez Airbus, et Tony Gingiss, directeur général de OneWeb Satellites, la joint-venture montée à 50/50 entre OneWeb et Airbus pour concevoir et construire les satellites. « Jamais on avait imaginé produire des satellites sur un mode industrialisé », a souligné Tony Gingiss.

By |2019-03-01T22:57:29+00:00March 1st, 2019|Scoop.it|0 Comments

Cet hôtel a aménagé des chambres autonettoyantes

A l’hôtel Ottilia, qui vient d’ouvrir ses portes à Copenhague, les chambres se désinfectent entièrement chaque matin, sans que le personnel d’entretien ne lève le petit doigt, raconte un article de Bloomberg. La nouvelle technologie employée – un désinfectant invisible – réduit les coûts de main-d’œuvre et accélère le nettoyage. Mais c’est un investissement majeur avec des coûts permanents, et il n’est pas encore sûr qu’il en vaille la peine, explique Bloomberg.L’hôtel Ottilia s’est associé à la société danoise ACT.Global afin d’utiliser sa technologie ACT CleanCoat, qui est transparente, inodore et activée par la lumière du soleil.Le spray antibactérien décompose des microbes comme la grippe, et peut purifier l’air jusqu’à un an, en éliminant les contaminants tels que la fumée de cigarette. « Nous testons ce système depuis deux ans « , déclare Karim Nielsen, directeur général de Brochner Hotels, la société mère d’Ottilia. Il l’a d’abord expérimentée à l’hôtel Herman K, situé à proximité. Aujourd’hui, les deux hôtels sont les premiers au monde à l’exploiter. Les femmes de ménage n’ont pas besoin d’appliquer des détergents ni des nettoyants chimiques. Elles doivent toujours passer l’aspirateur et essuyer les surfaces, CleanCoat fait le reste pour environ 2 500 dollars par pièce. « La technologie est coûteuse, mais nous avons réduit la charge de travail de 50%, estime Karim Nielsen.

By |2019-03-01T22:56:53+00:00March 1st, 2019|Scoop.it|0 Comments