C’est un lieu discret au siège californien de Facebook où le décor austère contraste avec la « coolitude » des locaux du géant : quelques bureaux et une seule salle de réunion. Ici, une cinquantaine de salariés travaillent, calfeutrés depuis des mois, concentrés sur un projet qui pourrait changer la destinée du réseau social : le « Facebook Coin », sa future cryptomonnaie. En pleine « bitcoinmania » il y a un an, Mark Zuckerberg avait fait savoir que le groupe travaillait sur cette technologie . Quelques mois plus tard, il passait à l’action en créant un pôle blockchain. Signe de l’importance du projet, « Zuckie » en a confié les clefs à David Marcus, ancien patron de PayPal et ex-membre du conseil d‘administration de Coinbase, la plus grosse plate-forme américaine d’échanges de cryptos.
Accélérer dans le commerce mobile et le paiement en ligne
Le lancement du Facebook Coin serait programmé cet été, selon la presse américaine. Une révolution du côté de Menlo Park, qui serait aussi un coup de tonnerre dans le ciel des géants de la tech. « Ce serait la première devise transnationale émise par une multinationale », explique Philippe Herlin, docteur en économie et auteur de deux livres sur le bitcoin.
Blockchain : après la bulle, l’heure de vérité
Mark Zuckerberg accroît encore ses pouvoirs chez FacebookLa première priorité de Facebook avec sa crypto ? Accélérer dans le commerce mobile et le paiement en ligne en permettant à ses utilisateurs d’effectuer une flopée de transactions (réserver un billet d’avion, commander un VTC, etc.), à l’instar de ce que propose le chinois WeChat , propriété du géant Tencent. Ce qui serait pour le réseau social une manière de se diversifier, la firme étant « mono-revenus » (98 % proviennent de la pub en ligne).
« Facebook s’attribuerait là l’un des éléments essentiels d’un Etat : la monnaie »
Mais son projet est bien plus ambitieux. « On dit souvent que Facebook est le premier pays au monde avec ses 2,3 milliards d’utilisateurs », fait valoir Philippe Herlin. « Il s’attribuerait là l’un des éléments essentiels d’un Etat : la monnaie. »
Une devise revêt un caractère très symbolique qui renforce le sentiment d’appartenance à une même communauté. Elle est aussi vectrice de lien social. Autant de dimensions prépondérantes pour l’empire de Zuckerberg, massif écosystème d’applications sociales (Instagram, Messenger et WhatsApp).
Ce projet doit en effet être appréhendé à l’aune de la stratégie plus globale de Facebook. En parallèle à sa future cryptomonnaie, la société de Mark Zuckerberg planche sur un autre chantier pharaonique : « Whatstabook ». Il vise à rendre interopérables toutes les messageries de son écosystème pour faciliter les échanges privés entre utilisateurs et doper le temps passé sur sa famille d’applications.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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