Si sa renommée dépasse le seul monde de la tech, ce n’est pas seulement le fait de son expérience et de sa longévité, mais aussi de son style très direct, qui a longtemps tranché avec celui d’une presse spécialisée réputée complaisante. « Pour mettre les pieds dans le plat, c’est la meilleure, dit son confrère Walt Mossberg, autre journaliste de légende dans la tech. Elle sait parfaitement alterner des questions attendues et des questions totalement inopinées. » A quelques mois de la mort de Steve Jobs, alors que celui-ci, très affaibli, participe pour la sixième fois à une conférence animée par le tandem – la seule à laquelle il ait jamais accepté de venir -, elle l’interrompt. « Comment vous voyez les dix prochaines années ? » demande-t-elle, devant un public médusé .
Les ego démesurés de la Silicon Valley ne l’impressionnent guère. Même en privé, elle adore les bousculer un peu. Comme lorsqu’elle demande à un célèbre investisseur les raisons qui l’ont poussé à faire « cet affreux lifting dont tout le monde parle tout bas ». Ou s’amuse à ne pas en reconnaître un autre, lorsqu’elle le croise dans les soirées. Ou vante les mérites du MIT à un ancien d’Harvard. « Dans la Valley, les gens sont habitués à avoir en face d’eux une bande de fans parce qu’ils sont riches et puissants, explique-t-elle depuis son bureau de Washington. Je m’en fous qu’ils ne m’aiment pas, si je veux être aimée, j’achète un chien. » Résultat : c’est elle qui les impressionne. « Les gens ont peur d’elle, et en même temps ils lui font confiance, ce n’est pas une combinaison ordinaire », a expliqué le magnat des médias Barry Diller au « New York Magazine ».
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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