Facebook veut montrer qu’il ne reste pas inactif pour assurer le bon déroulé de la présidentielle 2020 aux Etats-Unis. Lundi, le groupe californien a annoncé avoir bloqué quatre opérations de manipulation de l’opinion, menées par des groupes qui se faisaient passer pour des utilisateurs du réseau social mais qui étaient en réalité soutenues par l’Iran et la Russie. Les « attaques », réalisées à partir de plusieurs centaines de comptes Facebook et Instagram (également détenu par la plateforme), visaient des utilisateurs aux Etats-Unis mais aussi en Afrique et en Amérique latine.
« Ces campagnes ont créé des réseaux de comptes pour tromper d’autres comptes sur leur identité et leur activité. Nous avons partagé nos conclusions avec la police, les législateurs et nos partenaires industriels », a indiqué Nathaniel Gleicher, responsable de la cybersécurité chez Facebook, qui a déjà mené des opérations similaires . « Nous avons mis fin à ces campagnes en raison de leur attitude trompeuse, non en raison des contenus qu’elles ont partagés », a-t-il précisé lors d’une conférence téléphonique.
Critiques des démocrates
Depuis l’ingérence russe lors de la campagne présidentielle de 2016 et le scandale de Cambridge Analytica (qui avait utilisé des données personnelles d’usagers de Facebook pour influer sur le cours de l’élection), les réseaux sociaux sont scrutés par les candidats démocrates à l’élection américaine. Lundi, c’est Andrew Yang qui a jugé que la plateforme devrait être responsable des publicités politiques dont elle autorise la diffusion. Avant lui, les deux candidats en tête des sondages, Elizabeth Warren et Joe Biden, ont critiqué le réseau social , jugé trop laxiste vis-à-vis des publicités politiques fausses ou mensongères.
Dans un discours prononcé la semaine dernière devant les étudiants de Georgetown University, Mark Zuckerberg a défendu la liberté de parole . « Dans une démocratie, je crois que c’est aux gens de décider ce qui est crédible, pas aux entreprises de la tech », a-t-il jugé. Un discours salué par certains élus républicains. « L’idée d’interdire les discours que vous n’aimez peut-être pas est absurde, mais malheureusement, c’est un état d’esprit qui s’infiltre dans certains endroits comme les campus universitaires et nos programmes de campagne présidentielle », a raillé le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, qualifiant le discours de Mark Zuckerberg de « rappel réconfortant ».
Lundi, la chaîne télévisée NBC a diffusé un entretien avec Mark Zuckerberg dans lequel celui-ci indique que ses équipes sont en contact avec Elizabeth Warren, qui plaide pour un démantèlement de la plateforme . Et à partir du mois prochain, Facebook prévoit d’indiquer à ses utilisateurs les messages provenant de médias étatiques – sans que cela n’empêche toutes les manipulations. Twitter a également indiqué lundi qu’il allait se doter d’une politique maison pour contrer les fausses informations et notamment les vidéos douteuses.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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